Venezuela : l'Assemblée constituante révoque la procureure générale et décide qu'elle siégera pour 2 ans maximum
L'Assemblée constituante désignée la semaine dernière au Venezuela a approuvé samedi le limogeage de la procureure générale, Luisa Ortega.
Elle était devenue l'une des principales opposantes au président socialiste Nicolas Maduro. La nouvelle Assemblée constituante du Venezuela, dotée de pouvoirs illimités, a démis, samedi 5 août, de ses fonctions la procureure générale Luisa Ortega. Elle sera remplacée provisoirement par le "défenseur du peuple" Tarek William Saab, a annoncé l'Assemblée. L'Assemblée constituante a également décidé qu'elle siègerait pour une durée maximale de deux ans.
Proche de l'ancien président Hugo Chavez, Luisa Ortega avait pris ses distances avec le régime de Nicolas Maduro. Elle s'est notamment publiquement élevée contre la création de l'Assemblée constituante.
La procureure avait indiqué plus tôt aux journalistes que des unités de la Garde nationale bolivarienne (GNB) ayant pris position autour des bureaux du Parquet général dans le centre de Caracas, l'avaient empêchée d'entrer dans le bâtiment. "C'est une dictature !" avait-elle dénoncé devant les journalistes. "Non seulement ils arrêtent les gens arbitrairement, mais ils les font juger par la justice militaire, et maintenant ils ne laissent pas entrer la procureure générale dans son bureau." Luisa Ortega.a promis de continuer "à lutter pour la liberté et la démocratie au Venezuela".
Une enquête ouverte sur le vote du 30 juillet
Nommée en 2007 procureure générale par le défunt Hugo Chavez, Luisa Ortega est la principale figure institutionnelle à défier son successeur, Nicolas Maduro. Elle a dénoncé une rupture de l'ordre constitutionnel avec l'élection le 30 juillet de l'Assemblée constituante détenant tous les pouvoirs. Le parquet général avait demandé vendredi à la justice l'annulation de la séance inaugurale de cette Constituante.
Les services de la procueure générale avaient expliqué que cette demande se basait sur "la commission présumée de délits durant le processus électoral" du 30 juillet. Le parquet général avait ouvert une enquête mercredi, à la suite de révélations de l'entreprise britannique SmartMatic, chargée des opérations de vote, estimant "manipulés" les chiffres de participation officiels.
Selon cette société, la différence entre la participation réelle et celle annoncée par les autorités est "d'au moins un million de votes". Au lendemain du scrutin, Nicolas Maduro avait menacé de "prendre le mandat" de la procureure générale, qui avait dénoncé "une ambition dictatoriale".
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