Walid Joumblatt appelle les druzes de Syrie à renverser le régime, et "abattre" Assad
"Parce que le type est encore fort, son armée est forte, il ne va pas quitter le pouvoir. Il faut l'abattre. Ni plus, ni moins," lance Walid Joumblatt à propos de Bachar al-Assad. A cette solution radicale, l'ancien seigneur de guerre libanais propose une alternative : "Que les Russes ou les Iraniens le prennent quelque part en Sibérie ou dans le désert iranien".
C'est dans son château familial situé dans les montagnes du Chouf, au sud-est de Beyrouth que Walid Joumblatt reçoit notre correspondant à Beyrouth, Grégory Philipps. La guerre, les hostilités, le dirigeant druze connaît. En attestent les nombreux impacts de balles sur les murs de la bâtisse familiale du XVIIIe siècle, et les nombreux fusils qui ornent son bureau.
Jusqu'en 2005 et l'assassinat de l'homme d'affaires et homme politique libanais anti-syrien Rafiq Hariri, Walid Joumblatt a soutenu le régime de Damas. Mais aujourd'hui, il appelle les druzes de Syrie à se révolter contre Bachar al-Assad. Trop de violences, trop de sang versé, trop de civils massacrés.
Armer les rebelles
Il y a quelques mois, Walid Joumblatt a déposé le drapeau révolutionnaire syrien sur la tombe de son père, Kamal, assassiné en 1977 dans la foulée de l'intervention syrienne dans la guerre civile au Liban. Un assassinat que Walid Joumblatt attribue à Damas.
Il appelle maintenant les Occidentaux à fournir des armes aux rebelles syriens : "Je demande d'appuyer ce peuple avec armes et équipements, pour qu'il puisse résister, abattre les hélicoptères et les MIG (chasseurs de combat russes, ndlr) qu'utilise maintenant Bachar al-Assad contre les villes et la population entière".
La communauté druze de Syrie est forte de 700.000 membres, soit 3 % de la population. C'est la plus forte communauté druze de la région — le Liban voisin compte 250.000 druzes, et 125.000 sont installés en Israël. Les druzes, branche minoritaire de l'islam, sont essentiellement installés dans la province montagneuse de Soueida, à une centaine de kilomètres au sud de Damas, mais aussi dans le Mont Hermon et dans la banlieue sud de la capitale (quartiers Jaramana et Sahnaya).
Jusqu'à présent, les druzes sont restés relativement en dehors de la révolution, même s'ils se montrent favorables aux revendications démocratiques.
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