Policier mis en examen : les candidats s'emparent de l'affaire
Nicolas Sarkozy a estimé jeudi qu'il fallait une "présomption de légitime défense" pour les policiers, reprenant ainsi une proposition du Front national. François Hollande, lui, a prôné une "protection administrative".
En pleine campagne d'entre-deux-tours, les réactions politiques pleuvent autour de l'affaire du policier mis en examen pour "homicide volontaire" mercredi. Nicolas Sarkozy a notamment plaidé, jeudi 26 avril, pour une évolution du droit plus protectrice pour les policiers. Faisant sienne une demande du syndicat Alliance, le président candidat a souhaité une "présomption de légitime défense" pour les forces de l'ordre, à l'instar de ce qui existe déjà dans la gendarmerie. Mais, ce faisant, il a aussi repris une proposition du Front national que l'UMP avait écartée jusque-là.
• UMP et FN soutiennent le policier
L'UMP, par la voix de son secrétaire national Bruno Beschizza, a commencé par s'en prendre à "certains juges" accusés de "n'appliquer que la présomption de culpabilité" en oubliant "la présomption d'innocence" face à "certains policiers". Et d'ajouter que "ce sont les voyous qui bénéficient trop souvent, eux, de la culture de l'excuse".
Pour sa part, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a soutenu la version de la légitime défense. Il a dit "comprendre l'émotion" des policiers.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a écrit, elle, dans un communiqué que "les magistrats dévoyés du tribunal de Bobigny ont appliqué l'adage de toujours du Syndicat de la magistrature : 'soyez pour le criminel, contre la victime et contre le policier'." Elle avait déjà plaidé en faveur d'une "présomption de légitime défense" pour les forces de l'ordre. Une proposition qui avait fait dire en janvier à Claude Guéant qu'on ne pouvait donner "un permis de tirer aux policiers".
• Hollande et Sarkozy s'emparent de l'affaire
Dans la journée, François Hollande a dit comprendre la "colère" des policiers "de voir leurs moyens réduits". Il a préconisé une "protection administrative" dans de telles circonstances, pour qu'un fonctionnaire ne perde pas son salaire après une mise en examen. Le candidat socialiste a indiqué qu'il devait recevoir jeudi après-midi "une délégation de policiers et de leurs représentants" à son QG de campagne, dans le 7e arrondissement de Paris.
Quant à Nicolas Sarkozy, il a exprimé sa "confiance", son "soutien" et sa "compréhension" aux collègues du policier mis en cause, lors d'une réunion publique au Raincy (Seine-Saint-Denis), jeudi. Le président candidat a demandé une "évolution" juridique plus protectrice pour les policiers. "Il doit y avoir une présomption de légitime défense car, dans un Etat de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan le policier dans l'exercice de ses fonctions et le délinquant dans l'exercice de ses fonctions à lui", a-t-il dit.
• Marine Le Pen savoure "une victoire idéologique"
La présidente du Front national s'en est frotté les mains. A l'AFP, elle a salué "une victoire idéologique qui est la [s]ienne". "Chaque jour, Nicolas Sarkozy puise dans mon projet", a-t-elle relevé.
"Si je croyais une demi-seconde les promesses de Nicolas Sarkozy, je m'en féliciterais, mais je n'y crois pas", a ajouté la candidate du FN à la présidentielle, arrivée troisième au premier tour avec 17,9% des voix. Elle en a profité pour reposer sa question à Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP : "En cas de duel entre le PS et le FN aux législatives, choisissent-ils le PS ou le FN ?"
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