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A Nice, Estrosi veut transformer une salle de prière en poste de police

Le député-maire UMP de Nice va transformer une salle de prière musulmane illégale logée dans un garage... en poste de police.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Christian Estrosi assiste le 16 juin 2011 à Nice aux premières rencontres nationales de la police municipale. (SEBASTIEN NOGIER / AFP)

Le député-maire UMP de Nice fait parler de lui et de sa ville. Après s'être attaqué aux mariages trop bruyants, Christian Estrosi, a annoncé jeudi 7 juin qu'il allait transformer une salle de prière musulmane illégale logée dans un garage... en poste de police.

Selon le député, candidat à sa réélection dimanche, l'ancien garage de 140 m2, qui abrite une salle de prière musulmane, n'a pas été transformé en lieu de culte "dans des conditions réglementaires" et cette "occupation constante" a conduit les riverains à se plaindre. Tout en se disant "attaché à ce que chacun puisse pratiquer son culte dignement", Christian Estrosi juge "inacceptable que les règles et les valeurs de notre cité soient remises en cause".

"Mettre un terme à ces nuisances"

La mairie de Nice, proche de Nicolas Sarkozy, reproche à l'association gestionnaire de la salle de prière d'avoir transformé le garage en lieu de culte sans autorisation et d'accueillir trop de fidèles. L'association aurait d'ailleurs reçu plusieurs avis défavorables de la commission de sécurité. "Au regard des attentes de la population et pour mettre un terme à ces nuisances", Christian Estrosi annonce qu'il "proposera au prochain conseil municipal de solliciter auprès du préfet une déclaration d'utilité publique afin de créer à cet endroit un poste de police municipale". Car, "pour parfaire l'installation des quelque 850 caméras prévues à l'horizon 2013, il est indispensable de disposer d'un maillage territorial cohérent des équipes de la police municipale".

Interrogé par l'Agence France Presse, le vice-président du Conseil régional du culte musulman de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Boubekeur Bekri, comprend que la mairie puisse intervenir "s'il y a des dangers". Toutefois, pointe-t-il en réponse au maire, "pour que la prière puisse être digne, il faut qu'il y ait des salles de prière. Il est urgent de résoudre ce besoin à Nice". Selon lui, les musulmans représentent 10% des habitants des Alpes-Maritimes, or "on ne peut pas négliger les besoins de 10% de la population", c'est une nécessité "civique".

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