Affaire Tapie : Lagarde toujours soupçonnée d'avoir abusé de son autorité
Le Canard enchaîné a effectivement mis la main sur un rapport confidentiel. Mais l'essentiel des informations réunies par ses auteurs ont déjà servi à la Commission des finances de l'Assemblée nationale. Et celle-ci a d'ailleurs rendu publique son enquête sur la gestion de "l'affaire Tapie". Elle est disponible en ligne sur son site. Ce n'est donc pas une surprise si l'entourage de la ministre ne voit cependant "rien de neuf dans cet article" de l'hebdomadaire satirique.
Mais que ce soit du côté de la Cour des comptes ou de la Commission des finances de l'Assemblée, les conclusions des rapports restent sans appel et ne plaident pas en faveur de la ministre. Et le 10 mai, le procureur général de la Cour de Cassation a saisi à la demande de neuf députés socialistes, la Commission des requêtes de la Cour de Justice de la République. La ministre est soupçonnée "d'abus d'autorité".
Le CDR, organisme d'Etat, était chargé d'assainir la banque sans avoir recours au moindre arbitrage de la ministre. Or Christine Lagarde est passée outre cette obligation. Pire, elle a demandé que l'affaire soit réglée par un tribunal arbitral privé, contre l'avis de son administration, et surtout alors que la loi l'interdit.
Autre motif d'interrogations : un dispositif ajouté après coup à la convention d'arbitrage prévoit une indemnisation pour préjudice moral pouvant aller jusqu'à 50 millions d'euros. Bernard Tapie a finalement reçu 45 millions à ce titre. Enfin, alors que les services du ministère lui recommandaient de tenter un recours, la ministre a ensuite décidé de ne pas s'opposer à la décision du tribunal arbitral accordant 285 millions d'euros à Bernard Tapie en juillet 2008.
Caroline Caldier, avec agences
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