Affaire Alexis Kohler : le maintien en poste du secrétaire général de l'Elysée fait grincer dans l'opposition
Malgré sa mise en examen, le secrétaire général de l'Élysée, soupçonné de conflit d'intérêts en raison de ses liens avec l'armateur italo-suisse MSC, conserve son poste, suscitant les critiques de certains députés d'opposition.
Le très proche conseiller d'Emmanuel Macron, Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen pour ''prise illégale d'intérêts'', dans une affaire liée à l'armateur helveto-italien MSC. De quoi donner du grain à moudre aux oppositions, qui réclament pour la plupart le départ d'Alexis Kohler.
A tout le moins, un des hommes les plus proches du président de la République mis en examen et maintenu en fonction, cela choque dans les rangs de la droite comme de la gauche. "C'est le problème de l'exemplarité au sommet de l'Etat", dénonce le socialiste Olivier Faure.
"Secrétaire général de l'Elysée, ce n'est pas rien : c'est le deuxième homme le plus puissant de l'Etat français et là, il reste à l'Elysée. Comment est-ce possible ? Comment garder la moindre crédibilité ?"
Olivier Faure (PS)à franceinfo
C'est à Emmanuel Macron de réagir, disent les membres de la Nupes. "La République exemplaire que nous avait promis Emmanuel Macron se tranforme en République des affaires", dénonçait lundi sur franceinfo, Manon Aubry, députée européenne La France Insoumise, présidente du groupe de la gauche au Parlement européen. "Emmanuel Macron n'a eu de cesse de protéger Alexis Kohler comme d'ailleurs M. Dupond-Moretti [renvoyé en procès devant la Cour de justice de la République], de les couvrir, c'est vrai que leur maintien dans leur fonction respective", n'est pas acceptable, selon Manon Aubry.
"Affairisme", "pantouflage"
Même son de cloche dans les rangs du Rassemblement national. "Cela confirme l'affairisme et les énormes soupçons de conflits d'intérêts qui entourent l'équipe d'Emmanuel Macron et Emmanuel Macron lui-même depuis le début de sa carrière, pointe Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme. Ce ne sont que des croisements de conflits d'intérêts, de pantouflages, de ventes d'entreprises stratégiques ou de contrats passés, en dépit du bon sens."
Des arguments balayés par la majorité macroniste. Pour le député Benjamin Haddad, l'affaire Kohler va se dégonfler : "Il a été innocenté déjà sur la plupart des faits. Anticor avait présenté plusieurs plaintes qui ont déjà été jugée irrecevables. Donc là, on est confiants sur le fait qu'il sera innocenté dans cette histoire." Mais loin des micros, certains membres de la majorité l'avouent : ils aimeraient mieux avoir à commenter d'autres sujets.
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