Mise en examen, l'ex-comptable des Bettencourt maintient ses accusations
Claire Thibout réaffirme à "L'Obs" qu'une enveloppe d'argent liquide destiné au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy a été remise au gestionnaire de fortune de la milliardaire.
"Je ne reviendrai jamais sur ce que j'ai déclaré. C'est bien ça que j'ai vu, c'est bien ça que j'ai vécu". Poursuivie pour "faux témoignage", l'ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, dont Le Monde (article payant) publie des extraits du procès-verbal d'interrogatoire samedi 6 décembre, maintient ses accusations.
"Cette mise en examen me choque", déclare dans une interview à L'Obs parue jeudi cette témoin à charge dans l'enquête sur des abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire. "Elle est très douloureuse à vivre pour moi et pour ma famille car elle sous-entend que je n'ai pas dit la vérité, ce qui est faux".
Elle concède des approximations
Si Thibout reconnaît toutefois des approximations et des erreurs de date dans son témoignage, elle réaffirme notamment qu'une enveloppe d'argent liquide destiné au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy a été remise au gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt en janvier 2007. Ce que nient les intéressés.
Les extraits du procès-verbal d'audition cités par Le Monde viennent conforter la thèse de l'ex-comptable. On y lit le juge responsable de sa mise en examen interroger Thibout sur des incohérences concernant les dates données aux enquêteurs par cette ancienne employée des Bettencourt, sans remettre en question directement le fond de ses propos.
Une dizaine de personnes toujours poursuivies pour abus de faiblesse
Survenue jeudi 27 novembre, la mise en examen de Claire Thibout intervient deux mois avant la comparution en correctionnelle pour abus de faiblesse d'une dizaine de personnes, dont l'ex-ministre Eric Woerth, Patrice de Maistre et le photographe François-Marie Banier, deux proches de Liliane Bettencourt, à la tête d'une immense fortune en tant qu'héritière de L'Oréal.
Lundi, l'avocat de l'ex-comptable s'était insurgé contre les déclarations de Nicolas Sarkozy, qui a affirmé sur TF1 que la presse avait passé sous silence la mise en examen de sa cliente. "Lui qui a été mis en examen dans cette affaire pour finalement bénéficier d'un non-lieu et qui sait par conséquent ce qu'est l'épreuve de se voir injustement soupçonné, n'a pourtant pas hésité à livrer ma cliente en pâture à l'opinion publique alors qu'elle est présumée innocente", a déclaré Me Gillot.
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