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Harcèlement sexuel : "nous ne nous tairons plus", disent 17 anciennes ministres

Dans une tribune publiée dans "Le Journal du Dimanche", elles annoncent qu'elles dénonceront désormais "systématiquement" toutes les remarques sexistes et gestes déplacés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La une du "Journal du Dimanche", le 15 mai 2016. (LE JOURNAL DU DIMANCHE)

"Nous ne nous tairons plus". Dans un appel publié dimanche 15 mai dans Le Journal du Dimanche, 17 anciennes ministres, dont Christine Lagarde, Aurélie Filippetti et Cécile Duflot, annoncent qu'elles dénonceront désormais "systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés, les comportements inappropriés". Une décision prise au lendemain des accusations de harcèlement visant le député écologiste Denis Baupin.

"Comme toutes les femmes qui ont accédé à des milieux auparavant exclusivement masculins, nous avons eu à subir et à lutter contre le sexisme, écrivent-elles. Ce n'est pas aux femmes à s'adapter à ces milieux, ce sont les comportements de certains hommes qui doivent changer".

"L'immunité, c'est fini"

"Cela suffit. L'immunité, c'est fini. Nous ne nous tairons plus, martèlent ces anciennes responsables. Nous encourageons toutes les victimes de harcèlement sexuel et d'agressions sexuelles à parler et à porter plainte". Et de poursuivre: "nous demandons à nos partis et à nos groupes politiques de vérifier si de tels actes ont été commis et, si tel a été le cas, d'aider les victimes à faire éclater la vérité".

"Aujourd'hui, l'arsenal judiciaire existe mais les lois ne sont pas suffisamment appliquées, déplorent les signataires. Le code du travail protège la salariée mais il n'est pas respecté. Peu de femmes portent plainte et très peu de plaintes débouchent sur des condamnations".

Des pistes pour améliorer la situation

"Plusieurs pistes doivent être étudiées", assurent-elles, en citant notamment l'"allongement des délais de prescription en matière d'agression sexuelle , la possibilité pour les associations compétentes de porter plainte en lieu et place des victimes , la fin de la correctionnalisation des viols", ou bien encore l'"instruction donnée aux parquets de poursuivre systématiquement en cas de harcèlement".

L'appel est signé par Roselyne Bachelot, Michelle Demessine, Cécile Duflot, Elisabeth Guigou, Aurélie Filippetti, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Marylise Lebranchu, Corinne Lepage, Monique Pelletier, Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Yvette Roudy, Catherine Trautmann, Dominique Voynet et Rama Yade.

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