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Assassinat d'Yvan Colonna : les syndicats pénitentiaires bloquent la prison d'Arles pour protester contre la mise en cause d'un surveillant

Cinq mois après la violente agression d'Yvan Colonna, plusieurs syndicats pénitentiaires bloquent jeudi matin la prison d'Arles. Un rapport de l'Inspection générale de la Justice et l'annonce de sanctions disciplinaires ont déclenché la colère des syndicats qui s'estiment "trahis".

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les syndicats pénitentiaires ont annoncé le blocage de la prison d'Arles ce jeudi, pour protester contre un rapport de l'Inspection générale de la Justice. (PASCAL GUYOT / AFP)

Pour les syndicats pénitentiaires, le rapport de l'Inspection générale de la Justice ne passe pas, notamment les mots très durs employés contre un surveillant. Les auteurs évoquent un "net défaut de vigilance" de cet employé. Selon le rapport, le "professionnalisme de cet agent a été altéré par une routine et par une proximité" avec Yvan Colonna et son agresseur. Des accusations scandaleuses, s'indigne Jessy Zagari, délégué régional Force ouvrière pour la Corse et la région Paca.

"Ces personnes qui rédigent les rapports derrière un bureau, j'aimerais qu'elles viennent travailler, non pas un jour mais plusieurs semaines, dans la peau d'un surveillant. Pour voir ce qu'ils endurent au travail."

Jessy Zagari, délégué régional Force Ouvrière

à franceinfo

"Je trouve que ces critiques sont très faciles de la part de personnes qui n'ont pas vu de détenus, sauf dans un documentaire", ajoute-t-il, amer. "L'administration fait croire que c'est un seul agent qui doit porter la responsabilité" de la mort d'Yvan Colonna "et ce n'est pas ce qu'on entend", a expliqué sur franceinfo Benjamin Marrou, secrétaire général adjoint Ufap-Unsa Justice PACA-Corse. 

Des procédures disciplinaires enclenchées

Pour Jessy Zagari, le gouvernement essaye de faire porter le chapeau à un employé, au lieu de s'intéresser à la dégradation des conditions de travail en prison. Il estime ainsi que l'Etat devraient prendre ses responsabilités. "Depuis des années, la pénitentiaire est dans de telles conditions que le fusible, c'est l'agent qui effectue son travail avec le matériel et les moyens qui lui ont été fournis par l'administration", expliquele délégué régional Force ouvrière.  

Après la publication du rapport, qui soulignait aussi la responsabilité de l'ancienne directrice de la prison d'Arles, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé avoir enclenché "des procédures disciplinaires". "Il y a des dysfonctionnements dans l'administration pénitentiaire en général, explique Benjamin Marrou de l'Ufap-Unsa. Le directeur interrégional des services pénitentiaires de Marseille et le directeur de l'administration pénitentiaire n'apparaissent pas dans ce dossier mais ils ont aussi leur part de responsabilités là-dedans." De son côté, Jessy Zagari l'affirme : ce qu'il s'est passé avec Yvan Colonna peut arriver à nouveau, si rien n'est fait pour améliorer les conditions de travail dans les prisons françaises.

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