Mort d'Yvan Colonna en prison : une enquête ouverte après le signalement de deux députés
Le parquet de Tarascon a ouvert, vendredi 28 juillet, une enquête préliminaire après le signalement de deux députés corses qui ont relevé un "dysfonctionnement majeur" et un "possible effacement volontaire de données" sur l'agresseur d'Yvan Colonna. Cette enquête, confiée à la police judiciaire de Marseille, a été ouverte notamment pour suppression de données informatiques dans un système de traitement automatisé mis en œuvre par l'Etat, a expliqué le procureur Laurent Gumbau à l'AFP.
Les députés Jean-Félix Acquaviva (Liot) et Laurent Marcangeli (Horizons), respectivement président et rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur l'agression mortelle en prison en 2022 de celui qui a été condamné pour le meurtre du préfet Erignac, avaient écrit début juillet au procureur pour faire état de "l'existence de faits pouvant, selon eux, constituer une infraction".
Dans le cadre de leur commission d'enquête, une surveillante de la maison d'arrêt d'Arles, où a eu lieu l'agression, a rapporté à plusieurs reprises avoir "reporté dans le logiciel Genesis [de traitement de données sur les détenus] des faits importants", notamment un "changement d'attitude" de Franck Elong Abé, qui a mortellement agressé Yvan Colonna le 2 mars, poursuit leur courrier.
"Cependant, nous avons pu constater que ces observations ne figurent ni dans le logiciel de surveillance Genesis, ni dans l'onglet complémentaire transmis par la direction de l'administration pénitentiaire."
Jean-Félix Acquaviva et Laurent Marcangeli, députésdans leur courrier au procureur
"Si ces agissements venaient à être vérifiés à la suite des investigations menées sous votre autorité, il nous incombe également de vous signaler des faits de non-assistance à personne en danger ayant entraîné la mort d'Yvan Colonna", ajoutent-ils.
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