Affaire Tapie-Lagarde : perquisitions chez Bernard Tapie et Stéphane Richard
La brigade financière a visité les domiciles de l'homme d'affaires et de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde dans l'affaire du Crédit lyonnais.
Les domiciles de Bernard Tapie et de Stéphane Richard, actuel PDG de France Telecom, ont été perquisitionnés par la brigade financière, jeudi 24 janvier, dans le cadre de l'enquête sur le recours à l'arbitrage dans l'affaire Lagarde-Tapie, selon une source proche du dossier citée par l'AFP confirmant une information du Monde. Selon notre confrère de France 3 sur place, une petite dizaine de personnes en civil ont quitté le domicile de l'homme d'affaires, chargées de mallettes.
Une information judiciaire contre X avait été ouverte à Paris, le 18 septembre, sur la décision de Bercy de recourir à un arbitrage dans le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Ce contentieux portait sur la vente litigieuse d'Adidas par la banque en 1993. Parallèlement à cette procédure, une enquête est ouverte devant la Cour de justice de la République (CJR) contre la patronne du Fonds monétaire international (FMI), ChristineLagarde, qui était ministre de l'Economie au moment des faits.
Instruction pour "faux" et "détournement de fonds publics"
L'arbitrage avait au final été rendu en faveur de Bernard Tapie. Le tribunal arbitral, instance privée, avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation, gérant le passif du Crédit lyonnais, à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (400 millions d'euros avec les intérêts).
Au moment de la décision de recourir à l'arbitrage, Stéphane Richard, actuel PDG de France Telecom, était directeur de cabinet de Christine Lagarde. L'information judiciaire ouverte contre X en septembre vise les chefs d'"usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du Consortium de réalisation". Les juges du pôle financier en charge des investigations ont également obtenu le droit d'enquêter pour "faux", "détournement de fonds publics", et complicité et recel de ces délits.
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