Affaire Cahuzac : Taubira dément avoir été informée par le parquet toutes les 48 heures
Selon "Le Canard enchaîné", le parquet lui aurait transmis 54 notes sur l'enquête concernant l'ex-ministre du Budget entre le 6 décembre 2012 et le 2 avril 2013.
Elle persiste et signe. Christiane Taubira récuse avoir été informée régulièrement sur l'état d'avancement de l'enquête concernant le compte bancaire à l'étranger non déclaré de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Selon Le Canard enchaîné daté du mercredi 24 juillet, la ministre de la Justice a été en contact permanent avec le parquet sur ce dossier.
"Je n'ai jamais parlé de cette affaire, ni avec Manuel Valls ni avec Pierre Moscovici", avait affirmé la ministre de la Justice devant la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac, le 16 juillet. "Je réaffirme tout ce que j'ai dit devant la commission d'enquête où j'ai déposé sous serment", a-t-elle déclaré à la sortie du Conseil des ministres, mercredi. "Maintenant, qu'un journaliste s'amuse à faire des calculs arithmétiques (...) et qu'il calcule que j'ai pu être informée toutes les 48 heures sur la base du nombre d'informations, c'est sympathique mais ça fait un peu BD", a-t-elle ajouté.
Cinquante-quatre comptes-rendus en 117 jours
Le Canard enchaîné a en effet fait le calcul : en 117 jours, un compte-rendu du parquet a été transmis toutes les 48 heures à la Chancellerie. L'hebdomadaire satirique s'appuie sur les déclarations de la directrice de la Direction des affaires criminelles et des grâces, Marie-Suzanne Le Quéau, entendue le 9 juillet par la même commission. "Entre le 6 décembre 2012 et le 2 avril 2013, 54 comptes-rendus du procureur général de Paris sur l'affaire Cahuzac ont été transmis par ma direction au cabinet de la garde des Sceaux", a-t-elle avoué.
De quoi mettre à mal la ligne de défense de la ministre, et plus généralement du gouvernement, qui assure ne s'être intéressé que tardivement aux révélations de Mediapart sur la détention d'un compte en Suisse par Jérôme Cahuzac. Or, pas moins de six de ces rapports du parquet portaient sur la plainte en diffamation de l'ex-ministre contre le site d'information.
Interrogée sur ce point par le député UMP Philippe Houillon, le 16 juillet, Christiane Taubira s'était énervée : "Les échanges entre les procureurs généraux et la Direction des affaires criminelles sont fréquents, et nous travaillons à les réduire car ils consomment du temps et apportent tout un tas d'informations dont nous n'avons pas besoin."
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