Affaire Karachi : Edouard Balladur et François Léotard visés par une enquête
La cour de justice de la république se penche sur le financement de la campagne présidentielle de l'ancien Premier ministre en 1995 via d'éventuelles rétrocommissions sur des contrats d'armement.
La Cour de justice de la république (CJR) va enquêter sur le rôle joué par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et son ex-ministre de la Défense François Léotard, dans le cadre de l'affaire Karachi, indique lundi 23 juin une source judiciaire.
Sur quoi porte cette enquête ?
La commission d'instruction de la CJR va se pencher sur les rétrocommissions sur des contrats d'armement. Elles sont susceptibles d'avoir financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Mais la CJR va aussi s'intéresser à d'éventuels détournements indus des fonds secrets de Matignon, précise la source. François Léotard n'est concerné que par le premier volet.
La décision d'enquêter sur Edouard Balladur "démontre à l'évidence que nous sommes bien en présence d'une affaire d'Etat considérable, l'une des plus graves depuis le début de la Ve République, visant notamment l'ancien Premier ministre Edouard Balladur pour détournement de fonds publics", a commenté l'avocat de proches de victimes, Me Olivier Morice.
Qui d'autre est concerné ?
Le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, va désormais saisir la commission de l'instruction de la CJR, qui mènera l'enquête. Les magistrats s'appuieront sur le travail des juges financiers Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, qui viennent de renvoyer six personnes en correctionnelle.
Parmi elles figurent l'ancien ministre Renaud Donnedieu de Vabres, homme de confiance d'Edouard Balladur et de François Léotard, ainsi que l'homme d'affaires Ziad Takieddine, seul suspect à avoir été placé en détention provisoire. Son associé, Abdul Rahman El-Assir, vivant en Suisse, est également concerné.
Deux autres proches d'Edouard Balladur prendront place sur le banc des prévenus : Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, également proche de Nicolas Sarkozy. Il leur est reproché des faits de "recel d'abus de biens sociaux". La sixième personne renvoyée est l'ancien PDG de la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCN-I).
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