Cet article date de plus de dix ans.

Affaire Karachi : le parquet demande un procès pour six personnes, dont Ziad Takieddine

Les juges soupçonnent que des rétrocommissions sur des contrats d'armement aient pu financer la campagne présidentielle 1995 d'Edouard Balladur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ziad Takieddine, le 12 avril 2013 à Paris, lors d'une conférence de presse. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Si les magistrats instructeurs suivent les réquisitions du parquet, six personnes,  dont Ziad Takieddine et Nicolas Bazire, devraient être jugées dans le cadre du volet financier de l'affaire Karachi. Le parquet de Paris a en effet requis leur renvoi devant le tribunal correctionnel, selon une source judiciaire, qui a confirmé, mardi 6 mai, une information de Libération.

Outre l'homme d'affaires franco-libanais et l'ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur, le parquet requiert également le renvoi de Thierry Gaubert et Renaud Donnedieu de Vabres. Les juges soupçonnent que des rétrocommissions sur des contrats d'armement aient pu financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

De quoi sont-ils soupçonnés ?

Durant l'instruction, Ziad Takieddine a été mis en examen à de multiples reprises : pour "abus de biens sociaux", "blanchiment", "fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale". En juillet, rappelle Libération, il avait reconnu avoir remis en liquide, à Genève, de l’argent issu de commissions à Thierry Gaubert, proche d'Edouard Balladur et ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly.

Outre celui de Ziad Takieddine, le parquet de Paris requiert le renvoi en correctionnelle pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" de l'intermédiaire Abdul Rahman Al-Assir, de Nicolas Bazire (un proche de Nicolas Sarkozy) et de Renaud Donnedieu de Vabres, conseiller entre 1993 et 1995 de François Léotard, alors ministre de la Défense. Les magistrats demandent aussi que Thierry Gaubert, autre proche de Nicolas Sarkozy qui appartenait à l'équipe de campagne d'Edouard Balladur, soit renvoyé pour recel d'abus de biens sociaux.

Les réquisitions visent aussi Dominique Castellan, l'ancien PDG de la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI), qui doit être renvoyé pour "abus de biens sociaux" d'après le parquet de Paris.

D'autres renvois à venir ?

Les juges d’instruction ont un mois pour rendre leur ordonnance de renvoi, qui ouvrira alors la voie à un procès. Par ailleurs, une procédure est ouverte à la Cour de justice de la République concernant les rôles d'Edouard Balladur et de François Léotard. S'agissant de faits commis dans l'exercice de leurs fonctions de ministre, seule cette juridiction est apte à engager des poursuites.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.