Affaire Karachi : Matignon donne son feu vert à la déclassification de 65 documents
Les ministères de la Défense et des Affaires étrangères devraient également se ranger à l'avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale.
La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) s'est dit favorable, le 19 avril, à la déclassification de 65 documents de Matignon, des Affaires étrangères et de la Défense relatifs au volet financier du dossier judiciaire de l'attentat de Karachi. Les quatre avis de la CCSDN ont été publiés vendredi 4 mai au Journal officiel.
Une quinzaine d'avis ont déjà été donnés par la CCSDN dans le dossier de l'attentat de Karachi du 8 mai 2002, dans lequel onze Français avaient été tués. Les deux tiers de ces avis ont été favorables à la déclassification, le dernier tiers étant partiellement favorable ou défavorable.
Matignon donne son feu vert
Il revient maintenant aux autorités gouvernementales concernées de suivre ou non ces quatre nouveaux avis, mais il est rare qu'elles ne le fassent pas. Le Premier ministre, François Fillon, a d'ores et déjà fait savoir qu'il allait suivre l'avis de la CCSDN le concernant. Les ministères de la Défense (deux avis) et des Affaires étrangères (un avis) feront de même, a ajouté Matignon.
Le 28 octobre dernier, François Fillon avait déjà donné son feu vert à la déclassification de documents secret-défense réclamée par des juges dans ce volet de l'affaire, instruit sur fond de soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
Investigations sur des contrats d'armement
L'enquête est menée dans le cadre des contrats conclus avec le réseau Takieddine/Al-Assir par le groupe de construction navale militaire DCNS (ex-Direction des constructions navales) dans le cadre du contrat des sous-marins conventionnels Agosta, avec le Pakistan, et par la Sofresa dans celui des vedettes Sawari II, avec l'Arabie saoudite.
L'enquête a été élargie récemment à des faits de blanchiment aggravé visant Ziad Takieddine. L'homme d'affaires franco-libanais est déjà poursuivi dans le volet financier de cette affaire pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux", ainsi que pour "faux témoignage".
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