"Kazakhgate": les juges demandent la levée de l'immunité d'un sénateur UDI
Deux juges financiers ont demandé la levée de l'immunité parlementaire d'Aymeri de Montesquiou, déjà perquisitionné en octobre.
Ils enquêtent sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Les juges chargés du "Kazakhgate" ont demandé la levée de l'immunité parlementaire du sénateur UDI Aymeri de Montesquiou, révèle Le Canard enchaîné, dans son édition datée du mercredi 25 février.
L'hebdomadaire satirique rapporte que les juges financiers Roger Le Loire et René Grouman souhaitent entendre l'élu du Gers sous le régime de la garde à vue, voire prendre des mesures de contrôle judiciaire dans le cas où il serait mis en examen dans ce dossier.
Déjà trois mises en examen dans cette affaire
Au centre de cette affaire figurent des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de deux milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.
Les deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de "blanchiment en bande organisée", et de "corruption active d'agents publics étrangers". Une avocate niçoise et deux intermédiaires ont été mis en examen. Une proche collaboratrice de Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Élysée, et un ancien préfet qui fut conseiller de Nicolas Sarkozy, Jean-François Etienne des Rosaies, ont été entendus par les enquêteurs.
Montesquiou, représentant de Sarkozy en Asie centrale
Connaisseur de cette région, Aymeri de Montesquiou était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés en octobre dans cette affaire.
L'enquête était partie d'un signalement de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, sur un virement sur un compte appartenant à Jean-François Etienne des Rosaies, selon Le Monde. L'enquête de la police judiciaire a mis au jour d'autres versements non expliqués, versés par son avocate. Ils proviendraient d'un homme d'affaires belge d'origine kazakhe, proche du président Noursoultan Nazarbaïev.
Dans un autre volet du dossier, les enquêteurs se demandent si l'ancienne équipe française au pouvoir a pu faire pression sur des parlementaires belges à la demande du président Nazarbaïev pour adopter une disposition législative permettant l'abandon de poursuites pénales dont avaient bénéficié l'homme d'affaires belgo-kazakh et deux de ses associés.
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