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Questions d’actualité au gouvernement : le baptême du feu d’Éric Dupond-Moretti au Sénat

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Article rédigé par Public Sénat
France Télévisions

Lors des questions d’actualité au gouvernement, le nouveau garde des Sceaux a déclaré vouloir recevoir tous les présidents de groupe et a prôné une « justice de proximité » ; devant des sénateurs qui ont fait en sorte de rappeler un peu âprement au nouveau ministre, les règles du Parlement.

« À connu meilleur mercredi ». C’est ce que pourrait sûrement tweeter le nouveau garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti à la fin de cette journée du 8 juillet. Après avoir été chahuté par les députés lors de ses premières questions au gouvernement le matin même, l’ancien ténor du barreau a connu l’après-midi, un baptême de questions au gouvernement au Sénat un peu rugueux.

Interrogé par le sénateur (LR) de la Vienne Alain Fouché, sur « les mesures prioritaires » qu’il comptait prendre afin de revoir l’institution judiciaire « de A à Z », comme il l’avait déclaré auparavant, Éric Dupond-Moretti a répondu : « Je mesure ici à cet instant l’humilité de la tâche qui est la mienne et je voudrais vous dire que la connaissance que j’ai de la justice est une connaissance empirique (…) Laissez-moi s’il vous plaît apprendre mon administration. Pour se faire, j’aurai naturellement besoin de tous les parlementaires, de la majorité (…) comme de l’opposition ».

Le ministre de la Justice a également prôné « une justice de proximité ».

« J’ai besoin de vous »

Une réponse qui n’a pas satisfait le sénateur (LR) Philippe Bas, président de la Commission des lois au Sénat, qui a préféré changer la question qu’il devait poser pour relancer sur le même point Éric Dupond-Moretti.

Le nouveau ministre de la Justice s’est défendu en disant qu’il envisageait « très prochainement » « de recevoir tous les présidents de groupe » : « J’ai besoin de vous. J’ai besoin de vos conseils, j’ai besoin de voix contradictoires, et nous avons besoin ensemble de faire évoluer la justice de notre pays. »

Et d’ajouter : « Nous sommes dans le rang des pays les plus condamnés ; nous occupons le triste douzième rang sur 47 pays. La plupart des condamnations étant intervenues pour un procès, qui n’est pas un procès équitable. Et cela n’est pas une question de budget ».

Ce faisant, la réponse de Philippe Bas ne s’est pas fait attendre : « Monsieur le ministre, vous allez nous recevoir et nous, nous allons vous auditionner ». Une façon de rappeler au nouveau garde des Sceaux que le Parlement est aussi là pour contrôler le travail du gouvernement. « Vous avez mis la barre haut, et même peut-être très haut, c’est la bonne altitude. Et maintenant, à vous de la franchir » a-t-il conclu.

Éric Dupond-Moretti s’est vu rappeler les règles du temps de paroles des ministres dans l’hémicycle :« Accordez-moi le bénéfice de l’inexpérience » a-t-il réagi et s’est aussi fait reprendre sur son expression « les hommes » (au lieu de dire « les femmes et les hommes ») alors que l’ancien avocat s’était vu reprocher dans les médias, des propos sexistes et misogynes dans ses anciennes prises de paroles. « Ne me prenez pas sur ce terrain » a-t-il répondu face à la critique.

Gérald Darmanin : « Mon premier prénom est Gérald, mon deuxième prénom Moussa »

Le ministre de l’Intérieur rappelle que le président de la République et le Premier ministre lui ont fait confiance. Ses missions : rétablir la sécurité des Français, et  accompagner le travail des forces de l’ordre. Gérald Darmanin a également reçu la mission de lutter contre ce que le Président de la République appelle : le « séparatisme ». « Dans cette France intégratrice et tolérante  quel chemin, quelle réponse à l’islam politique vous allez apporter ? » lui demande la sénatrice  (LR) Jacqueline Eustache-Brinio qui dénonce « l'entrisme communautariste » lors des élections municipales.

« Oui, l’islam politique est un ennemi mortel pour la République »

Le nouveau ministre de l’Intérieur se veut ferme sur la question de l’islamisme politique mais pèse ses mots. « Oui, l’islam politique est un ennemi mortel pour la République » explique-il tout en précisant qu’il était également le ministre des Cultes : « Oui à la liberté de culte, non à la caricature, non à l’islamisme politique.»

« Mon premier prénom est Gérald, mon deuxième prénom Moussa »

C’est également l’occasion pour lui d’évoquer ses racines. Il dit non aux clichés et rappelle l’importance des symboles républicains, de la nation pour tous les Français quelle que soit leur religion, ou leur origine. Très fier de son « assimilation française » il répond : « Mon grand-père priait Allah et portait l’uniforme de la République » et il poursuit « mon premier prénom est Gérald, mon deuxième prénom Moussa et grâce au président de la République et à tous ceux qui m’ont accompagné je suis très fier d’être ministre de la République. »

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