De révélations en démentis, retour sur la mise sur écoute de Sarkozy en quatre actes
Il y est question de financement libyen, d'affaire Bettencourt, de haut magistrat et de principauté de Monaco. Francetv info déroule le fil de cet épineux dossier.
Après le scandale des enregistrements Buisson, Nicolas Sarkozy se serait bien passé de cette nouvelle affaire. Le Monde affirme, vendredi 7 mars, que l'ancien président et deux de ses anciens ministres de l'Intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ont été placés sur écoute par la justice. Il y est question de financement libyen, d'affaire Bettencourt, de haut magistrat et de principauté de Monaco. Francetv info déroule le fil de cet épineux dossier en quatre actes.
Acte 1 : "Le Monde" révèle que Nicolas Sarkozy a été placé sur écoute
Selon le quotidien du soir, les juges ont pris cette décision dans le cadre de l'enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, ouverte en avril 2013. A cette occasion, les magistrats ont capté une conversation téléphonique entre l'ex-chef de l'Etat et son avocat, Thierry Herzog, dans laquelle les deux hommes évoquent Gilbert Azibert. Selon Le Monde, ce haut magistrat du parquet général de la Cour de cassation est soupçonné par la justice d'avoir informé le camp Sarkozy de l'évolution du dossier Bettencourt. En échange, il aurait sollicité l'intervention de Nicolas Sarkozy pour obtenir un poste de conseiller d'Etat à Monaco.
Une enquête pour trafic d'influence a ainsi été ouverte le 26 février et est à l'origine des perquisitions menées mardi 4 mars aux domiciles et dans les bureaux de Thierry Herzog et de Gilbert Azibert.
Acte 2 : l'ex-président, par le biais de son entourage, parle "d'aberration"
L'ancien chef de l'Etat se dit "convaincu qu'avec le temps l'aberration de cette situation va être démontrée", comme l'indique un journaliste politique de France 2 sur Twitter.
N. #Sarkozy se dit "convaincu qu'avec le temps l'aberration de cette situation va être démontrée". (entourage)
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) 7 Mars 2014
Un peu plus tôt dans la journée, son avocat a démenti dans une interview au Monde tout trafic d'influence. "Influer pour quoi faire ? C'est absurde, réplique Thierry Herzog. Sarkozy était en vacances une semaine avec son épouse au cap Nègre et il a eu le malheur de prendre une seconde semaine de vacances pour faire une cure de quelques jours à Monaco. Et j'entends maintenant qu'il se serait rendu à Monaco le 25 ou le 26 février pour intervenir en faveur d'Azibert... Cela n'a aucun sens."
"Et surtout, pourquoi aurait-on tenté d'influencer la justice ? Je rappelle que l'affaire Bettencourt est terminée pour Nicolas Sarkozy, il a bénéficié d'un non-lieu", ajoute le conseil.
Acte 3 : la principauté de Monaco vole au secours de Nicolas Sarkozy
Dans un communiqué publié en fin de journée, les services judiciaires de la principauté de Monaco font savoir que le haut magistrat Gilbert Azibert n'a fait l'objet "d'aucune intervention extérieure" pour obtenir un poste.
Si elle confirme qu'il "a été candidat à un poste de magistrat à la Cour de révision, équivalent à Monaco de la Cour de cassation", la principauté monégasque ajoute "qu'au terme du processus de recrutement sa candidature n'a pas été retenue".
Acte 4 : le PS crie au "scandale d'Etat", l'UMP dénonce un "acharnement"
"Si les faits" évoqués dans Le Monde "étaient avérés, ce serait un véritable scandale d'Etat", a réagi le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir. Qu'il s'agisse de "violation du secret de l'instruction, de pression sur des juges, d'entrave à la conduite d'enquêtes judiciaires, tout cela serait une affaire d'une exceptionnelle gravité", a-t-il ajouté.
La droite, elle, voit dans ces nouvelles révélations "une énième tentative d'essayer d'enfermer Nicolas Sarkozy dans les affaires judiciaires", comme l'analyse Nathalie Kosciusko-Morizet. "On est à un moment où le pays est dans une situation très difficile, on est à un moment où le gouvernement accumule des échecs, et finalement quelle est la réponse à tout ça : l'acharnement à l'égard de Nicolas Sarkozy", ajoute la candidate UMP à la mairie de Paris.
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