Alors que le tonitruant George Frêche est donné largement gagnant des régionales, le PS tente d'organiser la parade
Le PS semble avoir du mal à parler d'une seule voix sur le cas Georges Frêche.
Malgré la décision du Bureau national mardi soir, d'exclure Georges Frêche et ses "camarades" le temps des élections régionales, les divisions demeurent et le parti tout entier pourrait en subir les conséquences.
Si le sénateur-maire de Lyon, Gérard Colomb, s'est rendu à Montpellier pour soutenir M. Frêche, Pascale Crozon, député socialiste du Rhône, Christiane Demontès, sénatrice socialiste du Rhône, Sylvie Guillaume, députée socialiste européenne, et Pierre-Alain Muet, député socialiste du Rhône, ont appelé lundi à voter pour la liste socialiste présentée par la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, adoubée par les instances nationales. "Nous appelons tous les socialistes à soutenir la liste conduite par Hélène Mandroux, qui porte les valeurs humanistes qui sont les nôtres, et à mettre en oeuvre le rassemblement politique et citoyen le plus large", affirment-ils dans un communiqué.
"Si bien gérer une collectivité est capital, se revendiquer du socialisme, c'est également en partager les valeurs, les mettre en oeuvre", ajoutent-ils, en référence aux propos de M. Frêche sur son absence de "tabous idéologiques en économie" et son sens du "pragmatisme" partagé avec M. Collomb ajoutent-ils.
Du côté des proches de François Hollande, la tendance est plutôt au soutien de l'édile languedocien : "Il faut éviter de rentrer dans le processus de sanctions difficilement justifiables, et revenir à une position raisonnable, estime Stéphane Le Foll, proche de l'ancien premier secrétaire, dans un entretien publié lundi dans Libération.
Ségolène Royale en revanche, que la fédération de l'Hérault avait soutenue contre Martine Aubry lors de l'investiture à la tête du PS, se tait.
Les verts gagnants des dissensions ?
A Paris, comme en Languedoc-Roussillon, le bon sens semble avoir déserté quelque peu les esprits. Les socialistes "orthodoxes" et Europe Ecologie n'ont pas réussi à s'entendre autour d'une liste commune. Conséquence, outre celle de George Frêche, trois autres listes de gauche sont en lice pour le scrutin de mars, celle du PS conduite par Hélène Mandroux et celle du Front de gauche (PCF et parti de gauche) alliée dans la région avec le NPA.
Portés par leur bon score aux dernières européennes et cet imbroglio, les verts pourraient bien tirer leur épingle du jeu en arbitrant le match gauche-droite. Ses dirigeants qui espèrent s'enraciner comme la troisième force politique française derrière l'UMP et le PS, voient en tous les cas le Languedoc comme un laboratoire.
L'art de "surfer sur la vague"
Quant au président sortant, il ne semble pas affaibli par la polémique. Mieux, les sondages le donnent vainqueur au second tour quel que soit le scénario. Et tout ce tohu-bohu semble même inspirer l'édile.
Dans ce livre intitulé "Trêve de balivernes, pour en finir avec l'hypocrisie", il prévient qu'il ne parviendra pas à se taire.
"Pour quelqu'un du sud comme moi qui a de la faconde, du bagout, qui aime l'esbroufe et les bons mots, bref qui a son franc-parler, je suis facile à coincer pour peu qu'on en ait envie. On prend une phrase, on l'enlève de son contexte et on aboutit au contraire de ce que j'ai dit", écrit-il.
"Après avoir tellement souffert de l'affaire des Blacks de l'équipe de France, je m'étais dit -j'apprends, je me laisserai plus piéger. Or c'est mission impossible ! Ou alors je ne suis plus du sud, je me mets un boeuf sur la langue, je me camoufle... Bref, je ne m'appelle plus Georges Frêche. Et pourquoi n'aurais-je pas le droit d'être moi-même ? (...) Vous l'avez compris, je n'arriverai pas à me taire, ni à marcher comme un pingouin, encore moins en cadence".
Les dirigeants du PS sont prévenus.
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