Avant Bertinotti, ces personnalités politiques qui ont caché ou révélé leur maladie
Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille, a révélé cette semaine qu'elle avait été atteinte d'un cancer. Retour sur plusieurs cas célèbres de politiques français qui ont annoncé ou occulté leur maladie.
Elle s'est décidée à l'annoncer, car c'est désormais "une affaire au passé". Vendredi 22 novembre, la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, a révélé être atteinte d'un cancer du sein depuis plusieurs mois. Hormis François Hollande, personne ne savait. Francetv info revient sur les précédents cas de responsables politiques atteints de maladies, et la façon dont ils ont annoncé leur état. Ou l'ont soigneusement caché.
Des présidents très secrets
Les uns après les autres, les présidents de la République française font la promesse de la transparence sur leur état de santé. Pour ne jamais la tenir. Une marotte apparue après le décès de Georges Pompidou, qui meurt en plein mandat, en 1974. Il avait contracté la maladie de Waldenström, six ans plus tôt. Une information jamais confirmée de son vivant.
Ainsi, s'il publie bien ses bulletins de santé, François Mitterrand (président de 1981 à 1995) les falsifie systématiquement avec l'aide de son médecin personnel, Claude Gubler, rappelle Le Figaro. Jacques Chirac (président de 1995 à 2007), lui, ne peut cacher avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral, mais minimise l'évènement au maximum. "Bernadette Chirac et sa fille Claude ont également fortement influencé la rédaction des communiqués des médecins qui ne précisaient nulle part que le cerveau était concerné", relate le quotidien.
Quant à Nicolas Sarkozy (au pouvoir de 2007 à 2012), on n'apprendra qu'un an après, dans un livre sur son ex-femme, Cécilia Attias, qu'il a subi, en 2007, une opération visant à lui retirer un abcès à la gorge. "Le chef de l'Etat, qui avait promis la transparence sur son état de santé, a été admis au Val-de-Grâce pour subir une intervention bénigne afin de résorber un phlegmon avec staphylocoques dorés, (...) 'sans qu'à aucun moment les Français n'aient été informés'", écrivent Denis Demonpion et Laurent Léger, cités par Libération.
Des élus qui s'affichent
Moins mystérieux, plusieurs députés ont, eux, choisi de révéler leur maladie. Souvent afin d'afficher leur soutien à ceux qui traversent les mêmes difficultés, ou pour médiatiser leur cause.
C'est en effet le cas de Dominique Bertinotti, qui précise que si elle a décidé de parler de son cancer, ce n'est pas pour susciter la compassion, mais "pour aider à faire évoluer le regard de la société sur cette maladie dont le nom est terriblement anxiogène". Et de poursuivre : "Pour que les employeurs comprennent que la mise en congé longue maladie n'est pas forcément la meilleure des solutions."
Onze ans auparavant, Jean-Luc Romero est le premier homme politique français à révéler sa séropositivité, rappelle RTL.fr, quinze ans après l'avoir appris. Alors élu UMP en région parisienne, il fait sa révélation dans un livre Virus de vie. Puis à une tribune de l'ONG Aids, "parce que j'avais ce combat individuel devenu collectif". "Je passais mon temps à dire que ce n'était pas une maladie honteuse et je ne le disais pas pour moi", se souvient-il, parlant d'une "libération totale" au plan personnel lorsqu'il l'a révélé.
Autre élu à avoir fait part publiquement de sa maladie : Patrick Roy, député du Nord qui annonce en novembre 2010, par un communiqué, repris par La Voix du Nord, qu'il souffre d'un cancer du pancréas. Il en meurt sept mois plus tard, après un retour émouvant, sous les ovations des députés, à l'Assemblée nationale.
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