Plan banlieue : Jean-Louis Borloo veut rester optimiste mais la colère ne retombe pas chez les élus de terrain
Un mois après l'enterrement du rapport Borloo, l'ancien ministre de la Ville est venu soutenir un plan de rénovation dans les Yvelines. Jean-Louis Borloo s'est bien gardé d'étriller de nouveau Emmanuel Macron, et plaide le "malentendu" lors "d'un rendez-vous manqué".
"Ça me touche beaucoup". Jean-Louis Borloo se dit heureux, il aura bientôt un espace à son nom et une fresque de cinquante mètres de long à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). "Vous vous rendez compte? Je suis mort déjà", rigole l'ancien ministre de la Ville venu soutenir un plan de rénovation urbaine à l'échelle du département. "Borloo est mort, mais il est ressuscité, y'en a qui devrait se méfier", renchérit Pierre Bédier, le tout-puissant patron des Yvelines, nettement moins guilleret à la tribune. "L'État a jeté l'éponge et renonce à relever le défi de la rénovation urbaine", accuse-t-il.
La formulation des "mâles blancs" ne passe toujours pas
L'ironie présidentielle à l'encontre des "mâles blancs", lors de la réception du rapport Borloo, est très mal passée. "Monsieur le président de la République, il y a des femelles blanches, quelques mâles blancs ou d'autres couleurs, qui connaissent le sujet car ils ont consacré à sa résolution quelques décennies de leur vie", poursuit à la tribune Pierre Bédier. Contrairement aux scuds envoyés il y a quelques semaines depuis Valenciennes, Jean-Louis Borloo joue l'apaisement. "Un peu de patience. Y'a un petit retard à l'allumage mais cela va s'arranger. Ça arrive que des rendez-vous soient décalés. Ça arrive même en amour", déclare l'ancien ministre.
Les élus locaux ne décolèrent pas
Mais Catherine Arenou, la maire de Chanteloup-les-Vignes n'a pas oublié "les mâles blancs" et les tags qui ont fleuri le lendemain : "La sale femelle blanche dehors", raconte l'élue. "Quand un président remet en cause la légitimé des élus locaux, quelque soit leur couleur de peau ou leur sexe, ça n'est pas supportable", rajoute-t-elle. Catherine Arenou n'attend rien de la visite en banlieue d'Emmanuel Macron annoncée mi-juillet. "Le 42 juillet (sic), on se donne rendez-vous", dit-elle. Le président est prévenu : à Chanteloup-les-Vignes, on ne l'attend même plus.
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