: Vidéo Trois lycéens assignent l’État en justice pour un contrôle au faciès
Trois lycéens poursuivent l’État pour un contrôle de police qu'ils ont jugé discriminant. Le procès s’ouvrait ce lundi 22 octobre au tribunal de grande instance de Paris.
Les faits se sont déroulés en mars 2017. Alors qu’ils rentrent d’un voyage scolaire à Bruxelles, en compagnie de leur quinze camarades et de leur professeure, trois lycéens - Zakaria, Ilyas et Mamadou - sont contrôlés par la police sur les quais de la Gare du Nord, à Paris. "Je crois que je suis contrôlé parce que je suis d’origine africaine et que je suis perçu comme un jeune de quartier", témoigne Mamadou, avant d’évoquer l’humiliation ressentie devant tous les voyageurs. "C’est humiliant, surtout devant toute la classe. Il y a de la colère et de la tristesse aussi, ce n’est pas normal. Il aurait vraiment fait son travail, il aurait vu ça avec notre professeure. Ou il aurait contrôlé toute la classe". En l’absence de motifs réels fournis par la police, les lycéens estiment avoir fait l’objet d’une discrimination et assignent l’État en justice.
Un procès à plusieurs enjeux
Le procès s’ouvrait donc hier, lundi 22 octobre, au TGI de Paris. Si les plaignants réclament 30 000 euros de dommages et intérêts chacun, leur avocat a annoncé ne pas vouloir se contenter d’une simple réparation financière. Pour ce dernier, l’enjeu principal de ce procès est de prouver l’existence du contrôle au faciès. Parmi les personnes présentes sur les bancs, l’ancien candidat à la présidentielle, Benoit Hamont mais encore Eric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis et proche de Jean-Luc Mélenchon. Un procès lourd de sens et de conséquences pour l’État qui ne veut pas qu’une nouvelle jurisprudence vienne compliquer les contrôles d’identité. Réponse le 17 décembre prochain.
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