Benoist Apparu : "Les repas de substitution ne portent pas atteinte à la laïcité"
Suppression des repas sans porc à la cantine ou interdiction du foulard à l’université : Nicolas Sarkozy a relancé le débat sur la laïcité. Benoist Apparu, député UMP et soutien d'Alain Juppé, explique sa position à francetv info.
Invité du journal de 20 heures sur TF1 mardi 17 mars, Nicolas Sarkozy a apporté son soutien à Gilles Platret, maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), qui a décidé de supprimer les repas de substitution prévus pour les enfants juifs et musulmans lorsque du porc est servi dans les établissements scolaires.
En se déclarant hostile au port du voile à l'université, le président de l'UMP a relancé le débat sur la laïcité, à quelques jours du premier tour des élections départementales. Face à ce nouveau virage à droite de l'ancien chef de l'Etat, plusieurs voix s'élèvent à l'UMP, dont celle de Benoist Apparu, député de la Marne et ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Francetv info : Nicolas Sarkozy s'est déclaré favroable à l'interdiction des repas de substitution à la cantine. Quelle est votre position sur ce thème ?
Benoist Apparu : Quand j’étais à l’école, dans le 4e arrondissement à Paris, on ne proposait jamais de porc à la cantine. Il y avait une importante communauté d’enfants de confession juive et cela ne posait aucun problème. Les repas de substitution ne portent pas atteinte à la laïcité. Ce n’est pas du tout la même chose que lorsqu’on veut imposer de la nourriture casher ou halal.
Et sur le port du voile à l’université ? Nicolas Sarkozy y est hostile…
Je ne comprends pas cette polémique. J’ai le sentiment qu'avec la loi sur le voile à l’école, en 2004, nous avions trouvé un équilibre qui me paraissait judicieux. L’école est un lieu consacré à l’éducation de nos enfants, où le prosélytisme n’a pas sa place. En revanche, l’université est une institution bien différente, où l’on accueille des adultes. C’est le lieu de l’indépendance intellectuelle et de la liberté par excellence.
En pleine campagne pour les départementales, le moment a-t-il été bien choisi pour lancer un débat sur la laïcité ?
Je suis surpris que cette polémique apparaisse maintenant. Nicolas Sarkozy a confié une mission à deux personnes, Gérald Darmanin et Henri Guaino, pour réfléchir à la place de l’islam dans la République. Il aurait mieux valu attendre que les élections aient eu lieu. Mais, à partir du moment où cette démarche a été faite, il y aura certainement un débat au sein du parti.
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