Nombre de députés, missions… Trois questions sur la nouvelle assemblée européenne proposée par Benoît Hamon
Le candidat du Parti socialiste explique sa stratégie européenne dans un entretien au quotidien "Le Monde".
"L’Europe aujourd’hui ne marche pas." Le constat de Benoît Hamon est direct et limpide. Mais le candidat du Parti socialiste ne se résout pas à voir se déliter la construction européenne. Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, Benoît Hamon détaille sa stratégie pour relancer l'Union européenne en lui donnant un nouveau souffle démocratique. Son idée : proposer aux Etats membres de la zone euro un traité budgétaire prévoyant la mise en place d’une "assemblée démocratique". Une ambition qu'il doit aussi détailler jeudi 9 mars dans la soirée, lors de son passage à "L'Emission politique" sur France 2.
A quoi ressemblerait cette assemblée ?
Celle-ci serait "principalement l’émanation des Parlements nationaux", selon le candidat. Benoît Hamon et l'économiste Thomas Piketty ont imaginé une assemblée composée au maximum de 400 membres, avec principalement des députés, désignés selon le poids démographique et économique de chaque pays membre, et complétée de représentants du Parlement européen.
Elle serait ainsi une "incarnation de la démocratie directe", d'après Benoît Hamon. Avantage notable pour le candidat du Parti socialiste, ce parlement "pencherait plutôt à gauche" selon ses projections.
Quelles seraient ses missions ?
Cette nouvelle assemblée récupérerait une partie des prérogatives de l'actuelle réunion des ministres des Finances de la zone euro. Ainsi, elle "aurait pour mission de débattre publiquement et de décider du budget de la zone euro, mais aussi des politiques d’harmonisation fiscale et sociale, des cibles à adopter dans la réduction des déficits, etc. Elle fixerait par exemple le taux minimum de l’impôt sur les sociétés en Europe", détaille Benoît Hamon.
A-t-elle une chance de voir le jour ?
Benoît Hamon veut y croire. Il a d'ailleurs transmis, jeudi 9 mars, son projet au président de la Commission européenne, au commissaire européen à l’Economie, Pierre Moscovici, aux chefs d’Etat européens et aux principaux partis politiques de gauche. "Une base de discussion amendable", précise-t-il.
Reste que l'Allemagne et les pays d'Europe de l'Est semblent difficiles à convaincre. "L’Allemagne n’est pas un bloc homogène", rappelle Benoît Hamon, qui a l'intention de rencontrer le principal candidat de la gauche allemande, Martin Schulz, à Berlin, fin mars, pour en discuter. "Quoi qu’il arrive, je reprendrai toujours mon bâton de pèlerin pour trouver des solutions", conclut Benoît Hamon.
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