Campagne Balladur : un témoin raconte les sorties d'argent liquide
A chaque jour, son rebondissement. Vendredi matin, un ex-employé de la cellule trésorerie du candidat Edouard Balladur, explique comment il a transporté des sommes pouvant aller jusqu'à 500.000 francs.
"J'arrivais après le déjeuner au QG de campagne dans la cellule trésorerie, et une mallette était toute prête avec de l'argent liquide dedans. Et donc on me demandait de la porter, au sens strict du terme, de la porter à la banque et de la déposer", raconte M. Galdin sur RTL. "J'ai fait en effet une vingtaine de déplacements pour des sommes allant jusqu'à 500.000 francs", assure l'ex-conseiller de Paris (UMP) élu du 15e arrondissement qui a été entendu par le juge Renaud van Ruymbeke dans le volet financier du dossier Karachi.
Quelques jours après le premier tour, "le trésorier m'a demandé de l'accompagner pour déposer une énorme valise pleines de billets, de grosses coupures, depuis semble-t-il les enquêteurs ont pu établir que c'étaient des millions de francs qu'il y aurait eu dans cette valise", raconte M. Galdin.
Pour lui, "il s'agissait des fonds secrets de Matignon". "J'imaginais que c'était cet argent liquide qui était légal, même si c'était politiquement inavouable et moralement condamnable parce que c'est quand même une utilisation partisane d'argent public", a-t-il ajouté.
Après la mise en examen pour complicité d'abus de biens sociaux de Nicolas Bazire, ancien directeur de campagne d'Edouard Balladur, et M. Gaubert, deux hommes par ailleurs proches du chef de l'Etat, ce témoignage vient renforcer le soupçon sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, en 1995.
Porte-parole du candidat Edouard Balladur à la même époque, Nicolas Sarkozy récuse tout lien avec cette affaire. "Le président de la République n'a jamais dirigé la campagne de M. Balladur et n'a jamais exercé la moindre responsabilité dans son financement", indiquait le communiqué de l'Elysée jeudi soir.
Pas suffisant pour éteindre l'incendie. Vendredi, les proches du chef de l'Etat ont multiplié les interventions pour dénoncer la "manipulation" et "l'amalgame de tout".
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