Conseil de Paris : les adieux sans nostalgie de Bertrand Delanoë
Tous les élus présents, de droite comme de gauche, se sont mis debout et ont applaudi Bertrand Delanoë après son dernier discours à la tête du Conseil de Paris. Dans une ambiance globalement consensuelle, le maire de la capitale a expliqué n'avoir "aucune nostalgie, aucune tristesse ". "J'ai plein de joie dans le coeur. Parce que c'est Paris. Parce que cette ville mérite tous les enthousiasmes, mérite tous les élans d'amour, mérite de travailler, mérite qu'on donne tout ", a poursuivi le maire sortant.
Troisième maire du Paris du XXe siècle, et premier de gauche, le seul d'une grande ville de France a être ouvertement homosexuel Bertrand Delanoë avait promis, en 2007, de ne pas se représenter en 2014 à la tête de la capitale. Mais, à 63 ans, ce chantre du non-cumul des mandats ne met pas pour autant fin à sa carrière politique. "Il ne faut pas m'enterrer trop vite ", a-t-il d'ailleurs lancé dans Le Monde daté de mardi.
Si officiellement, il quitte ses fonctions sans projet précis et pour prendre "du recul ", de nombreuses personnes le voit entrer au gouvernement à la faveur d'un remaniement qui aurait lieu au lendemain du second tour des municipales. Parmi les ministères cités, les Affaires étrangères et l'Intérieur reviennent le plus souvent. Certains parlent également de lui à Matignon.
Une carrière politique parisienne
Quoiqu'il en soit, le nom de Bertrand Delanoë restera intimement lié à Paris. Il y a fait l'ensemble de sa carrière politique : conseiller de Paris dans le 17e arrondissement en 1977, député (1981-1986) et sénateur (1995-2001), il n'aura fait qu'une seule infidélité à la capitale lors des législatives de 1986. Il avait alors été parachuté, sans succès, à Avignon, ce qui l'amènera à un retrait provisoire de la vie politique.
En 1993, il revient dans la capitale et prend la tête du groupe socialiste au Conseil de Paris avant de conduire une liste aux municipales de 1995. Cette dernière ravira à la droite six des vingt arrondissements qu'elle dirigeait alors. Six ans plus tard, en 2001, il obtient de diriger à nouveau la liste socialiste. Il arrache de justesse la capitale à la droite, divisée en Philippe Séguin et Jean Tiberi.
Innovations marquantes et autoritarisme
Il a depuis conduit de nombreuses réformes dans Paris, en éliminant ce qu'il appelle "un système dévoyé ", et en changeant le visage de la capitale, notamment en réduisant la présence de l'automobile, en remettant en chantier 10% du territoire parisien ou en finançant 70.000 nouveaux logements sociaux -au détriment des classes moyennes, accuse la droite.
Il est également l'auteur d'innovations marquantes, qui s'exportent avec succès à l'étranger, les locations de vélos et de voitures en libre service, Paris Plage ou la Nuit blanche.
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Accusé d'autoritarisme par ses opposants, M. Delanoë laisse une maison en ordre: sa première adjointe Anne Hidalgo, qu'il a très tôt mise en selle, pourrait bien lui succéder, dans une ville désormais solidement ancrée à gauche.
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