Dans le 18e arrondissement de Paris, les soutiens au président-sortant se sont montrés timides
Les militants UMP de la 17e circonscription de Paris (18e arrondissement) ont assisté mercredi 2 mai dans un bar de quartier au débat de l'entre-deux-tours opposant les deux finalistes de la présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
A La Piscine, l'un des bars de quartier de Marx Dormoy, situé dans la 17e circonscription de Paris (18e arrondissement), l'écoute est religieuse mercredi soir devant le débat de l'entre-deux-tours.
Dans ce quartier populaire acquis depuis 1988 à Daniel Vaillant (PS), proche de François Hollande, pas facile d'exister pour la droite.
Du coup, plutôt que d'assister au débat dans sa permanence, Roxane Decorte, conseillère de Paris qui se présente pour l'UMP dans la circonscription aux législatives, a préféré le faire au café du coin. "C'est plus sympa", dit-elle. Et le verre est offert par la maison.
Surtout, c'est l'occasion pour elle de lancer l'après-6 mai et de préparer les élections législatives.
Des espoirs pour renverser la tendance
Caroline, jeune militante UMP, réagit pour elle-même, murmurant ses réactions. Elle trouve que François Hollande est "moins charismatique" que son rival.
"On ne répond pas ‘ce n'est pas vrai' comme ça, commente-t-elle. Nicolas Sarkozy sait poser les chiffres, il connaît mieux les sujets."
Même point de vue pour Jean-Pierre, la quarantaine, qui juge le candidat de l'UMP "excellent". Il voit en ce débat l'occasion pour le président-sortant de "renverser la tendance".
"Sur ce type d'exercice, Nicolas Sarkozy est très bon", abonde Roxane Decorte.
Celle-ci croit en une victoire "très serrée, à 50,30 %" deson candidat et mise sur une plus importance participation des Français au second tour pour renverser la tendance.
"J'ai des exemples d'anciens adhérents RPR âgés qui ont voté Marine Le Pen au premier tour par colère, explique-t-elle. Mais ils vont revenir dans le giron de l'UMP."
Déception
Au fond de la salle, on s'énerve quand François Hollande attaque Nicolas Sarkozy sur le niveau des prélèvements obligatoires. "Il l'interrompt tout le temps !", lance un sympathisant.
Mais dans l'ensemble, personne n'ose rompre l'écoute attentive. La gêne devient même évidente, lorsque le débat porte sur l'immigration.
Justin, Camerounais de nationalité, vit en France depuis une douzaine d'années. Il trouve Nicolas Sarkozy "tendu", à l'instar du débat.
Surtout, il ne croit plus en sa victoire. "Même s'il ressort qu'il a un peu dominé le débat, ça ne va pas changer grand-chose", dit-il.
Pour cet agent de sécurité qui a pris sa carte à l'UMP il y a six ans, la stratégie de débat du président-sortant est "négative". "On ne parle plus que d'immigration. Mais ce thème n'est pas porteur", déplore-t-il.
En fin de soirée, une sympathisante lance un "on va gagner !" avant de partir. Le cri de victoire est repris timidement au fond de la salle… Avant de disparaître derrière les éclats de voix des candidats à la présidentielle.
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