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De 2007 à 2012, chronique de la chute de François Bayrou et du MoDem

La première défaite de François Bayrou aux législatives depuis son entrée à l'Assemblée en 1986 conclut un quinquennat d'échecs électoraux pour le MoDem et son président. Du troisième homme de 2007 à la lourde chute de 2012. Chronologie.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Dures législatives pour le MoDem et François Bayrou, qui perd son siège à l'Assemblée. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

La première défaite de François Bayrou aux législatives depuis son entrée à l'Assemblée en 1986 conclut un quinquennat d'échecs électoraux pour le MoDem et son président. Du troisième homme de 2007 à la lourde chute de 2012. Chronologie.

Troisième homme et surprise de l'élection présidentielle de 2007, François Bayrou nourrissait plus que jamais l'espoir d'un destin élyséen. Cinq ans plus tard, le Béarnais n'a pas dépassé les 10% au premier tour de la présidentielle de 2012 et a perdu, pour la première fois depuis son entrée au palais Bourbon en 1986, son siège de député. Chronologie d'une chute annoncée.

  • 22 avril 2007 : Bayrou, le troisième homme

Au terme d'une campagne présidentielle réussie où il est apparu comme le troisième homme, François Bayrou crée la surprise en réalisant un score honorable de 18,57% au premier tour du scrutin élyséen, derrière Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

Lors de l'entre-deux-tours, le candidat centriste refuse les tractations avec Ségolène Royal et n'appel ni à voter pour la candidate socialiste, ni pour Nicolas Sarkozy.

  • 10 mai 2007 : création du MoDem

Dans sa volonté d'indépendance et d'autonomie vis-à-vis de la droite, François Bayrou, fort de son score présidentiel, fonde un nouveau parti centriste : le Mouvement démocrate, sur les fondations de l'ancienne UDF. L'Objectif déclaré : les législatives de 2007.

Une volonté d'émancipation qui provoque une rupture au sein de la famille centriste alors que le MoDem souhaite présenter des candidats dans toutes les circonscriptions. Mais, parmi les 23 députés UDF sortants qui ont appelé à soutenir Nicolas Sarkozy, 18 fondent, en parallèle et sous la houlette d'Hervé Morin, le Nouveau Centre.

  • 10 et 17 juin 2007 : premier échec législatif

Troisième parti au niveau national au soir du premier tour de ces élections législatives, le MoDem ne qualifie pour le second tour que trois candidats : François Bayrou, Jean Lassalle et Abdoulatifou Aly.

Avec seulement trois députés élus, et pour marquer sa stratégie d'indépendance, le MoDem ne pourra former de groupe parlementaire et ses trois élus siégeront durant toute la législature parmi les non-inscrits.

  • Municipales 2008 : l'affront de Pau

Aux municipales de 2008, le MoDem poursuit sa lutte contre la bipolarisation, présentant des listes indépendantes. Une stratégie qui n'est pas couronné de succès, loin de là, et dont le cas palois est l'exemple parfait.

Ainsi, François Bayrou compte sur ce scrutin pour s'imposer à la mairie de Pau et continuer à peser dans le paysage politique. Mais, pour quelques voix, le président du MoDem échoue à conquérir la commune béarnaise. Un affront pour celui qui, un an plus tôt, rêvait d'accéder au second tour de l'élection présidentielle. Maigre consolation, le mouvement centriste garde, ou conserve, certaines villes moyennes comme Biarritz ou Mont-de-Marsan.

  • Européennes 2009 : dépassé par les écolos

Un an après l'échec du parti aux municipales, les élections européennes de 2009 sont une nouvelle désillusion. Le MoDem, devenue alors la troisième formation politique du pays, voit ses listes dépassées par la toute jeune coalition écologiste d'Europe-Ecologie.

Si six députés du parti sont élus (Marielle de Sarnez, Jean-François Kahn, Corinne Lepage, Sylvie Goulard, Jean-Luc Bennahmias et Robert Rochefort), le parti centriste perd un élu au Parlement européen par rapport à la législature précédente. Un nouvel échec.

  • 22 avril 2012 : l'ex troisième devient cinquième

En 2012, François Bayrou ne réédite pas son bon score de 2007. Loin de là. Candidat pour être de nouveau le troisième homme, croyant en son destin et en sa chance d'accéder au second tour, François Bayrou chute lourdement en finissant cinquième du scrutin au premier tour, dépassé par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, avec seulement 9,13% des suffrages.

Entre les deux tours, à la différence de 2007, François Bayrou fait un choix et annonce qu'à titre personnel, il glissera un bulletin Hollande au second tour face à Nicolas Sarkozy. Un choix qui déstabilise son camp, traditionnellement plus proche de la droite.

  • 17 juin 2012 : le coup de grâce

Après cinq ans de péripéties et d'échecs électoraux, le MoDem, qui s'était lancé dans ces législatives sous l'étiquette du Centre pour la France, ne qualifie que sept candidats (sur 400) pour le second tour.

François Bayrou, élu béarnais depuis 1986, doit affronter une triangulaire fatale face à des candidats UMP et PS. Pour la première fois, le leader centriste est défait dans son fief et ne siégera pas à l'Assemblée.

Le MoDem parvient péniblement à conserver des élus dans l'Hémicycle grâce à Jean Lassalle dans les Pyrénées-Atlantiques et Thierry Robert à la Réunion.

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