Démissions de ministres, chacun à sa façon...
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Après avoir laissé planer le doute sur son départ, le secrétaire d'Etat à la fonction publique Georges Tron a fini par démissionner. Accusé d'agression sexuelle par deux de ses anciennes employées, il a remis sa lettre de démission à François Fillon, à la demande du Premier ministre, ce dimanche 29 mai. Le gouvernement en a pris acte par un communiqué dans lequel il “salue le courage et le sens des responsabilités de Georges Tron, qui a ainsi fait prévaloir l'intérêt général”.
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Février 2011, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie essuie depuis plusieurs semaines les critiques sur sa gestion plus que maladroite des révolutions arabes. Elle s'accroche jusqu'au bout, affirmant qu’elle n’a “rien fait d’illégal” et que “pas un denier public n’a été dépensé”, et démentira pendant des semaines les rumeurs sur sa démission, avant de l'annoncer elle-même dans une lettre adressée à Nicolas Sarkozy et communiquée à l'AFP.
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Juillet 2010, le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, et le secrétaire d'Etat au Grand Paris Christian Blanc sont mis en cause pour avoir abusé des deniers publics, et démissionnent sans attendre l'annonce d'un remaniement. Alain Joyandet donne à son départ une touche 2.0, en précédant le communiqué officiel de l'Elysée : le maire de Vesoul annonce sa décision de quitter le gouvernement sur son blog, dans un billet intitulé “J’ai décidé de quitter le gouvernement”.
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Février 2005, le ministre de l'Economie de Jacques Chirac, Hervé Gaymard, démissionne face à un tollé sur son logement de fonction. Le Canard Enchaîné a révélé que le ministre vit avec sa famille dans un appartement de 600m2, payé plus de 14.000 euros par mois par l’Etat, alors qu’il en possède déjà un de 200m2. Hervé Gaymard annonce sa démission par un communiqué dans lequel il admet “avoir commis des maladresses et d'abord une erreur d'appréciation sérieuse concernant les conditions de [son] logement de fonction” avant de poursuivre son mea culpa au 20 heures de TF1 le soir-même.
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Avril 2004, Philippe Briand démissionne deux semaines après sa nomination comme secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire. Il ne veut pas perdre le contrôle de son entreprise d'administration de biens. L'annonce se fait, comme le veut la tradition, par un communiqué de l'Elysée, mais étonne l'entourage de Philippe Briand. Seuls Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin ont été informés, même le ministre de tutelle Gilles de Robien et ses proches collaborateurs ont appris la nouvelle en même temps que l’AFP.
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Novembre 1999, alors qu'il est ministre de l’Economie sous Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn quitte le gouvernement en raison de sa mise en cause dans l’affaire de la mutuelle étudiante MNEF, pour laquelle il est accusé d’avoir produit des faux documents. DSK réunit la presse pour annoncer sa démission.
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Août 1995, le ministre de l'Economie d'Alain Juppé, Alain Madelin, abandonne ses fonctions contraint et forcé, après que le Premier ministre s'est désolidarisé de lui sur la question de la réforme des retraites. La veille de sa démission, Jacques Chirac et Alain Juppé ont décidé qu'Alain Madelin était “sorti de la cohérence gouvernementale”et devait être limogé, avant d'en avertir le principal intéressé et de lui trouver aussitôt un remplaçant, ce sera Jean Arthuis.
- Octobre 1994, le ministre de l'Industrie d'Alain Juppé, Gérard Longuet démissionne après les enquêtes préliminaires sur sa villa de Saint-Tropez, pour laquelle on lui reproche d'avoir bénéficié d'un traitement de faveur. Une information judiciaire est également ouverte sur le financement de son Parti Républicain. A peine sorti du bureau du Premier ministre, Gérard Longuet explique sa décision à la presse sur le perron de Matignon.
Pauline Turuban
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