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Edvige : Elysée et gouvernement lâchent du lest

L'Elysée tente la carte de l'apaisement sur le fichier Edvige, Nicolas Sarkozy demandant à la ministre de l'Intérieur {"d'ouvrir rapidement une concertation"} face à la vague de protestations que suscite ce fichier policier, tandis que Michèle Alliot-Marie propose {"une loi"} garantissant les libertés publiques.
Article rédigé par franceinfo
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A l'issue d'une réunion à l'Elysée dans la soirée, la présidence a fait savoir que le chef de l'Etat avait demandé l'ouverture par le ministère de l'Intérieur d'une "concertation qui devra être suivie de décisions pour protéger les libertés". Plus tôt dans la journée, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, n'avait envisagé que de limiter dans le temps le fichage des mineurs. La secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade, avait envisagé de revoir la possibilité de mentions concernant l'orientation sexuelle des personnes fichées.

Le chef de l'Etat est allé plus loin lors de la réunion dans la soirée, remettant en cause la possibilité de mentions concernant la santé des personnes fichées et même le principe d'un fichier sur les personnalités. Si ce point de vue était suivi, le fichier serait largement vidé de son contenu. Après la réunion, Michèle Alliot-Marie est intervenue au journal de TF1 pour annoncer qu'elle recevrait "ces prochains jours" une série de personnalités pour "renforcer les garanties, y compris s'il le faut en prenant un texte législatif". Elle n'exclut pas non plus un débat parlementaire.
_ La ministre de l'Intérieur s'est à nouveau expliquée sur ce sujet ce matin.

A la Sainte-Edwige, contre le fichier je m'érige...

Le fichier informatique Edvige doit recenser, selon sa présentation officielle, les personnes "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif". Y figureront aussi celles qui "en raison de leur activité individuelle ou collective sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public", y compris les mineurs à partir de 13 ans. La police pourra y mentionner des renseignements patrimoniaux et personnels, tels que l'état de santé et l'orientation sexuelle.

Les associations et syndicats qui demandent la suppression du fichier, symbole d'une
"société du flicage", ont annoncé une journée d'action le 16 octobre, jour de la Sainte-Edwige. Les protestataires disent avoir réuni plus de 140.000 signatures sur leur site "Non à Edvige". Ils rejettent les arguments du gouvernement en soulignant qu'Edvige recensera davantage de personnes que son prédécesseur, le fichier des Renseignements généraux officialisé en 1991, car les critères d'âge sont plus larges, ainsi que les conditions.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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