Code du Travail, terrorisme, APL... Cinq choses à retenir retenir de l'entretien d'Emmanuel Macron au "Point"
Le président est revenu, en longueur, sur plusieurs réformes annoncées pour le début de son quinquennat dans un grand entretien à l'hebdomadaire "Le Point".
Réforme du Code du travail, lutte contre le terrorisme, débuts à l'Elysée… Emmanuel Macron a décidé de s'exprimer longuement dans la presse. L'hebdomadaire Le Point publie, mercredi 30 août, le premier grand entretien du président de la République depuis sa prise de fonction. Franceinfo vous résume les principales citations à retenir.
Sur ses débuts : "On ne fait pas les choses en cent jours"
Emmanuel Macron ne compte pas justifier de son bilan si tôt. "Les cent jours sur lesquels vous m'interrogez ne sont donc pas une étape pertinente, lance-t-il aux journalistes du Point. Quand on arrive au pouvoir, on ne fait pas les choses en cent jours. Ou alors nous serions le seul pays qui ferait deux ans de campagne présidentielle pour gouverner trois mois…"
Le président de la République critique ceux qui réclament un bilan dès aujourd'hui. "Ce sont les mêmes qui disaient d'abord que j'étais un intrus, un opportuniste, ensuite qu'il n'était pas possible que je gagne, enfin que je n'aurais pas de majorité à l'Assemblée nationale", estime-t-il. Sans entrer dans le détail, Emmanuel Macron se montre tout de même satisfait de ses débuts : "Les cent premiers jours qui se sont écoulés sont les plus denses qui aient suivi une élection présidentielle."
Sur la réforme du travail : "Mon souhait n'est pas que ce soit facile, mais efficace"
C'est la réforme la plus scrutée du début du quinquennat : celle du Code du travail. A ce sujet, Emmanuel Macron le répète, il souhaite "une réforme de transformation profonde" et pas une "réduction technicienne". "Nous sommes la seule grande économie de l'Union européenne qui n'a pas vaincu le chômage de masse depuis plus de trois décennies, justifie le président. L'une des explications à cela est que nous sommes un pays de météorologues : on regarde la conjoncture et, dès que ça va un peu mieux, il ne faudrait plus demander d'efforts, il faudrait renoncer à transformer les choses !"
Emmanuel Macron critique les emplois aidés : "C'est de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif." Il répond aussi aux attaques sur de possibles textes "cachés" : "J'ai tout dit, durant ma campagne, de l'objectif et de la méthode", explique-t-il. Prêt à affronter une opposition frontale, Emmanuel Macron l'assume : "Mon souhait n'est donc pas que ce soit facile, mais efficace".
Sur le terrorisme : "Notre société a besoin de récits collectifs, de rêves"
Emmanuel Macron détaille la manière dont il veut lutter contre le terrorisme. "Notre réponse au terrorisme ne peut être que multiple, afin d'y inclure toutes ces dimensions. Elle doit être à la fois sécuritaire, économique, culturelle et éducative", estime-t-il. Cette réponse globale passe aussi par de nouveaux espoirs, selon lui. "Notre société a besoin de récits collectifs, de rêves, d'héroïsme, afin que certains ne trouvent pas l'absolu dans les fanatismes ou la pulsion de mort", explique le président de la République.
Emmanuel Macron donne aussi sa vision sur la radicalisation de jeunes Français et les nombreux départs en Syrie. "Notre pays ne propose en effet plus de héros. Pourquoi des jeunes de banlieue partent-ils en Syrie ? Parce que les vidéos de propagande qu'ils ont regardées sur internet ont transformé à leurs yeux les terroristes en héros", estime-t-il.
Sur la crise avec les armées : "Pas de regret, je l'assume totalement"
Emmanuel Macron "n'a pas de regret" et "assume totalement" la crise qu'il a eue en juillet avec les armées, qui a entraîné la démission du chef d'état-major des armées, Pierre de Villiers. "Les armées ne font pas ce qu'elles veulent, elles ne sont pas autopilotées", lâche le chef des armées, qui estime que cette affaire a été "une tempête dans un verre d'eau".
"Je veux que notre armée reste une puissance militaire singulière avec une vraie capacité de dissuasion. Elle demeurera la première armée européenne, la deuxième armée du monde libre", explique le président de la République.
Sur les APL : "Une transformation profonde"
Emmanuel Macron affirme qu'il envisage d'aller au-delà de la baisse controversée de cinq euros des APL, mais dans le cadre d'une "transformation profonde qui doit faire baisser les loyers". Alors que l'aide personnalisée au logement alimente selon lui la hausse des loyers, le chef de l'Etat préconise donc "un choc d'offre", que doit permettre un projet de loi présenté à l'automne.
"Il faut libérer le droit de l'urbanisme, les procédures, réduire les coûts, les normes, libérer le foncier public et parapublic plus fortement en permettant de vendre à bas prix, simplifier ces règles en ciblant en particulier les zones tendues", détaille le président de la République.
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