"Monsieur Macron est un pyromane qui emmène l'Europe à la catastrophe et qui accuse les autres" estime Éric Coquerel
Le député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis réagit à la courte allocution d'Emmanuel Macron qui a suivi le remaniement gouvernemental.
Eric Coquerel député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, a commenté sur franceinfo la courte allocution du président de la République qui a suivi le remaniement gouvernemental. "Monsieur Macron est un pyromane qui est en train d'emmener l'Europe à la catastrophe et il accuse les autres", a t-il jugé.
Éric Coquerel est aussi revenu sur les perquisitions au siège de La France insoumise et chez Jean-Luc Mélenchon mardi 16 septembre. "Bien sûr qu'un élu est un justiciable comme un autre mais dans ces cas-là il doit être traité comme n'importe qui, et surtout tous les élus doivent être traités pareillement (...) mais il y a deux poids deux mesures", a t-il dénoncé.
franceinfo : Que retenez-vous de l'allocution d'Emmanuel Macron ?
Eric Coquerel : Quasi rien. Il a montré que 12 minutes ça pouvait être long. Une fois qu'on a compris qu'il ne changerait pas de cap, mais ça c'est pas un scoop, j'ai trouvé que c'était inintéressant. Mais j'observe une chose, c'est qu'il a passé très peu de temps sur le remaniement. Et ça montre à mon avis à quel point, dans la Ve République, dont les défauts sont accentués par Emmanuel Macron, le gouvernement ne sert pas à grand-chose. Ce sont des exécutants de sa politique. Finalement, vous en mettez un à la place d'un autre et vous faites attention à mettre un bon fidèle au ministère de l'Intérieur parce que ça peut servir et pour le reste, ce sera la même politique. Le budget qu'on est en train de travailler à l'Assemblée nationale est le même que l'an dernier : des cadeaux fiscaux aux plus riches, des contraintes pour la plupart des Français, moins de dépenses publiques, ce qui fait qu'on en souffrira tous en termes de prestations sociales et d'aide aux collectivités territoriales. Il a eu notamment un mot extraordinaire vis-à-vis des maires, en disant qu'il pensait à eux alors qu'il est encore en train de voter une baisse des dotations aux collectivités.
Emmanuel Macron a aussi lancé un appel contre tous les nationalismes en Europe. Vous sentez-vous appelé par le président : soyez avec moi contre les extrêmes, contre les nationalistes ?
Non, il devrait se sentir visé lui-même parce que qui d'autres que les politiques menées par Emmanuel Macron, Angela Merkel et consorts emmènent aujourd'hui l'Europe dans le désespoir ? Ce sont les politiques d'austérité, des politiques qui favorisent toujours, partout, les profits. Qui provoque la montée des extrêmes et de l'extrême droite si ce n'est des politiques d'inégalités et de libre-échange ? On est le seul espace au monde où les frontières sont abolies sans harmonisation sociale. C'est une concurrence sans fin entre les peuples. Comment pensez-vous que les peuples peuvent ne pas se monter les uns contre les autres ? Monsieur Macron est un pyromane qui est en train d'emmener l'Europe à la catastrophe et il accuse les autres.
Est-ce que vous établissez un lien entre ce que vous avancez et les perquisitions de La France Insoumise qui ont eu lieu ce matin ?
Le lien, il est malheureusement à un niveau mondial. On utilise de plus en plus la judiciarisation de la vie politique - ou peut-être l'inverse - pour empêcher certains responsables politiques d'exercer le pouvoir, je pense à Lula récemment et le bilan est qu'on risque d'avoir l'extrême droite au Brésil. Ce matin, nous avons eu la même démonstration. Bien sûr qu'un élu est un justiciable comme un autre mais dans ces cas-là il doit être traité comme n'importe qui, et surtout tous les élus doivent être traités pareillement. Par exemple, les comptes de campagne de Monsieur Macron qui avaient validés comme ceux de Jean-Luc Mélenchon ont été signalés de la même manière. Vous avez vu une perquisition du parti En Marche comme nous l'avons vue ce matin ? Bien sûr que non. Vous voyez bien qu'il y a deux poids deux mesures. Et s'il y a deux poids deux mesures, je le dis et je l'affirme tranquillement, de la même manière que nous avons accusé Monsieur Macron avec Monsieur Benalla, et peut-être d'autres, d'avoir une espèce de police politique qui agit en dehors des rouages de la police, et bien aujourd'hui nous pensons que, via un procureur, via la police, il utilise justice et police au service d'une politique qui est la sienne et qui vise à intimider ses opposants politiques. Et ça, ça ne marchera pas.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.