Fronde des maires, manifestation, note aux journalistes : les trois épines dans le pied de Macron avant sa visite en Guyane
Les polémiques se multiplient à quelques heures de l'arrivée d'Emmanuel Macron en Guyane, jeudi 26 octobre.
La visite d'Emmanuel Macron, jeudi 26 octobre, en Guyane s'annonce mouvementée. Rassemblement citoyen, fronde des maires, note polémique aux journalistes... Depuis plusieurs jours, les obstacles se multiplient quelques mois après le mouvement social qui a paralysé le territoire au printemps. Franceinfo revient sur ces accrocs.
1Une note de l'Elysée "méprisante" pour la Guyane
Une semaine avant l'arrivée d'Emmanuel Macron en Guyane, les services de l'Elysée ont provoqué une polémique. La raison ? Une liste de conseils sanitaires envoyée aux journalistes qui suivent le déplacement présidentiel. Il est notamment recommandé de ne pas boire "l'eau du robinet, ni de glaçons, et de ne pas manger des légumes crus, des poissons, de viandes insuffisamment cuites".
L'Elysée conseille aussi de se protéger des moustiques, mais ajoute que "la Guyane est actuellement touchée par une épidémie de virus Zika". Pourtant cette épidémie est terminée depuis octobre 2016 dans le département, rappelle Guyane 1ère. "Il est fortement déconseillé aux femmes enceintes ou envisageant une grossesse de se rendre dans cette région tant que l'épidémie sévit ", précise encore la note des services de l'Etat.
Méconnaissance,discrédit des Autres...l'enfer c'est les autres a dit Freud...Soyons capables de rendre notre Guyane indépendante des autres.
— Georges Patient (@GeorgesPatient) 18 octobre 2017
De quoi indigner les parlementaires guyanais. "En préconisant de ne pas consommer l'eau du robinet, d’éviter de manger des légumes crus, du poisson, des œufs ou en faisant même référence à une épidémie de Zika remontant à plus d’un an, le service presse de l’Elysée a diffusé sans précaution des informations fausses et sans fondement", a écrit le sénateur de Guyane, Antoine Karam, dans un communiqué évoquant un "épisode méprisant".
2Les maires de Guyane refusent de rencontrer Emmanuel Macron
La fronde prend de l'ampleur chez les maires. Dans une lettre rendue publique mercredi 25 octobre, l’Association des maires de Guyane annonce qu’elle refuse de rencontrer le président de la République lors de son déplacement. Le président de l'association, David Riché, déplore l’absence de rencontre entre le chef de l’Etat et l’ensemble des élus guyanais sur "les thèmes des accords de Guyane, du plan d’urgence de 2,1 milliards supplémentaires, ou encore de la suppression des contrats aidés".
"Vous avez fait le choix de placer votre visite sous l’auspice des régions ultrapériphériques et des futures assises des Outre-mer. C’est un choix que nous, maires de Guyane, ne pouvons que regretter", poursuit David Riché, cité sur Guyane 1ère.
Un rassemblement à Cayenne à la veille de l'arrivée d'Emmanuel Macron
Le comité d'accueil en Guyane s'annonce orageux. A la veille de l'arrivée d'Emmanuel Macron, près de 300 personnes se sont rassemblées à Cayenne à l'appel du collectif Pour que la Guyane décolle. Leur mot d'ordre : réclamer au président de la République le respect des accords de Guyane signés après le mouvement social qui a paralysé le territoire au printemps.
Près de 300personnes rassemblées à l'appel du collectif Pou Lagwiyann Dekole #Cayenne #guyane à la veille de #MacronEnGuyane @EmmanuelMacron pic.twitter.com/hsK39rnRTx
— Guyane 1ère (@guyane1ere) 26 octobre 2017
Les différents mouvements qui composent le collectif se sont succédé à la tribune, place des Palmistes à Cayenne, pour appeler la population à se mobiliser jeudi lors d'une marche dans la ville, au moment où le président sera à Maripasoula, une commune défavorisée du sud-ouest guyanais. Les participants ont également déploré qu'Emmanuel Macron ne fasse, selon eux, "que survoler la Guyane", puisqu'il se rendra à Maripasoula puis à Kourou en hélicoptère, sans jamais utiliser les routes particulièrement détériorées du territoire.
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