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Incendies en Gironde : Emmanuel Macron attendu sur place, mais pour quoi faire ?

Le chef de l'Etat est attendu sur les lieux des incendies, qui ont déjà brûlé près de 21 000 hectares, ce mercredi dès la mi-journée. Il se rendra "auprès des personnes mobilisées" contre les mégafeux, a confirmé l'Elysée, mais se défend d'une "opération de communication".

Article rédigé par franceinfo - Benjamin Mathieu
Radio France
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  (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

Se déplacer, constater, remercier : Emmanuel Macron ne peut pas aller plus loin. "Il ne fera aucune annonce, croit savoir un ministre. Ce serait tout de suite perçu comme un aveu d'échec." Alors que 20 600 hectares ont brûlé en Gironde dans les feux qui touchent le département depuis le mardi 12 juillet, selon le dernier bilan rapporté ce mercredi à 7h par France Bleu Gironde, Emmanuel Macron est attendu sur les lieux des incendies ce mercredi où il doit se rendre "auprès des personnes mobilisées" contre les mégafeux, a confirmé l'Elysée en fin de journée. 

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Plus de 2 000 pompiers ainsi que huit Canadair et deux avions Dash sont mobilisés selon la préfecture de Gironde. 36 750 personnes ont été évacuées depuis le début des feux. Ce déplacement, symbolique, doit permettre de répondre à cette question : pourquoi n'avoir pas pris ces mesures plus tôt ? À vrai dire, l'essentiel est en place, et le chef de l'Etat ne fera donc qu'exprimer sa reconnaissance, comme il l'avait fait à l'été 2021 après de violents incendies dans le Var. Et il compte sur Gérald Darmanin pour éteindre les polémiques, comme mardi 19 juillet à l'Assemblée : "Il y a 20 avions et 35 hélicoptères. Nous avons la plus grande flotte européenne de lutte. Nous avons augmenté de 44 % le budget de la Sécurité civile en cinq ans", a plaidé le ministre de l'Intérieur, qui veut esquiver toute polémique. 

"Pas une opération de com'"

À l'Elysée, on anticipe une autre attaque : "Non, ce n'est pas une opération de communication qui vient compliquer encore un peu plus le travail des pompiers et des forces de l'ordre. Nous faisons tout pour que cette visite mobilise le moins de monde possible", assure l'entourage du président. "Seule une poignée de journalistes le suivra et nous avons attendu que la situation soit quasiment maîtrisée", précise-t-on. Le déplacement n'a d'ailleurs été confirmé que mardi 19 juillet, vers 19h, après un dernier point avec la préfecture.

Pourtant, à l'Assemblée nationale, depuis plusieurs déjà, on s'interroge : où était passé Emmanuel Macron ? Si Gérald Darmanin a beau se féliciter, dans une tournure de phrase plutôt inappropriée - "Touchons du bois, si j'ose dire : il n'y a aucun décès" - que ces incendies n'aient pas fait de victimes, les députés des différentes oppositions pointent du doigt les carences de l'État, notamment sur le matériel. "Les douze canadairs qui nous restent cumulent les années de service voire les dizaines d'années de service. Certains de nos équipements sont maintenus au sol, et font qu'effectivement il y a un vrai problème", estime ainsi Laurent Jacobelli, porte-parole du groupe RN. 

"La maison brûle et il regarde ailleurs"

L'Insoumis Louis Boyard estime, lui, que le gouvernement ne prend pas la mesure du réchauffement climatique : "On a du vieux matériel, on est obligé d'emprunter à la Grèce. Je suis choqué de voir qu'après les incendies en Gironde, on n'est pas une promesse de loi d'urgence climatique, choqué qu'on n'ait pas de prise de conscience."  Et le chef des écologistes, Julien Bayou, de reprendre les même mots de Jacques Chirac pour mieux blâmer Emmanuel Macron : "Le président est pompier pyromane. C'est lui qui, par le fait de son inaction, qui contribue à aggraver le dérèglement climatique. Alors il va constater les dégâts. Très bien. La maison brûle et il regarde ailleurs."

Enfin, ce déplacement est aussi l'occasion de répondre à certaines inquiétudes, formulées notamment par des élus locaux ces derniers jours. Le président du département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, a par exemple interpellé directement le président de la République, estimant que la flotte de protection aérienne était insuffisante. Après son détour sur les lieux de l'incendie, Emmanuel Macron se rendra jeudi sur l'étape du Tour de France entre Lourdes et Hautacam, dans les Hautes-Pyrénées.

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