: Vidéo Le plan pauvreté annoncé jeudi sera un "marqueur pour savoir si on réoriente la politique sociale vers la prise en compte des réalités", selon la CFDT
Emmanuel Macron présentera jeudi son très attendu "plan pauvreté". Invité sur France Inter, Laurent Berger, secrétaire général de ma CFDT, a dit espérer du gouvernement une attitude "empathique" et "non culpabilisante" vis-à-vis des pauvres.
Alors qu’Emmanuel Macron présente jeudi son plan pauvreté, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a dit, mardi 11 septembre sur France Inter, attendre du chef de l'État un "discours empathique" et non "stigmatisant" vis-à-vis des personnes en situation de pauvreté. Laurent Berger a estimé que ce plan pauvreté sera un "marqueur pour savoir si on réoriente la politique sociale vers la prise en compte des réalités ou si on continue de gérer budgétairement notre pays".
Franceinfo : Emmanuel Macron va présenter son très attendu plan pauvreté repoussé plusieurs fois. Vous dites espérer que le gouvernement aura une attitude empathique et non culpabilisante vis-à-vis des pauvres, cela veut dire quoi ?
Laurent Berger : Je me réjouis que le président soit allé rencontrer des militants d'ATD Quart Monde [dans le centre ATD de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis], des personnes qui vivent des situations de pauvreté ou qui en ont vécues et qui ont pu dire ce qu'est leur quotidien et leur façon de voir pour en sortir. Il faut arrêter de considérer que ceux qui en bavent parce qu'ils sont au RSA ou parce qu'ils sont au chômage seraient des personnes qui en seraient responsables : elles subissent ! Il faut un discours empathique, du type "On va vous aider à vous en sortir". Sur cette question-là, je n'ai pas entendu [Emmanuel Macron s'exprimer]. J'attends de la stratégie pauvreté qu'il y ait des mesures en direction de l'enfance, des jeunes, qu'il y ait des mesures pour l'insertion par l'activité économique, qu'il y ait des mesures d'accompagnement des personnes en situation de pauvreté et pas simplement de culpabilisation et de stigmatisation et il faudra pour ça des moyens.
Le budget envisagé serait de quatre milliards d'euros. Est-ce suffisant ?
Si les mesures sont bien ciblées, qu'il y a à la fois de l'accompagnement et des mesures très concrètes pour aider les familles, ce serait un premier pas, en tout cas, pour nous, c'est un vrai marqueur pour savoir si on réoriente la politique sociale vers la prise en compte des réalités ou si on continue de gérer budgétairement notre pays en ne répondant pas aux enjeux humains.
Avant l'été, vous avez dénoncé un mépris des corps intermédiaires et une forme d'arrogance du pouvoir. Est-il plus à l'écoute en cette rentrée ?
C'est toujours l'épreuve des faits qui permet de mesurer cela sur un temps un peu plus long que simplement quelques semaines (...). On ne réforme pas un pays si on ne prend pas en compte la diversité de ses propositions à travers ses corps intermédiaires. On a été reçus par le Premier ministre, il y a le plan pauvreté, le plan hôpital, l'assurance chômage... Soit on est écoutés et les solutions ne seront pas simples pour autant, mais on pourra y travailler, soit il y en a quelques-uns qui considèrent qu'ils ont la réponse pour tout le pays. Dans ce cas, c'est échec assuré et ce ne serait pas qu'un échec économique et social, ce serait un échec démocratique.
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