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Portrait présidentiel : "On n'a pas vraiment les mains libres", se souvient Philippe Warrin, photographe de Nicolas Sarkozy

Le portrait officiel du président de la République est un exercice très encadré, comme l'explique à franceinfo, jeudi, Philippe Warrin. Ce photographe avait réalisé celui de Nicolas Sarkozy en 2007.

Article rédigé par Carole Bélingard - propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le photographe Philippe Warrin à l'agence Sipa, le 21 mai 2007. (DURAND FLORENCE/ SIPA)

Elle va être scrutée et commentée par des millions de personnes. La photo officielle d'Emmanuel Macron à l'Elysée a été dévoilée, jeudi 29 juin. Aimés, détestés, critiqués, les portraits des chefs d'Etat sont systématiquement passés au crible. Une étape symbolique dans les rituels de la République et un moment à part pour les photographes. Franceinfo a interrogé Philippe Warrin, auteur du portrait officiel de Nicolas Sarkozy en 2007. Celui qui avait suivi toute la campagne de l'ancien président de la République, revient sur les coulisses de ces séances photos particulières.

Le portrait officiel de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, le 21 mai 2007. (WARRIN / SIPA)

Franceinfo : Y a-t-il une mise en scène et des codes à respecter lors de ces photos officielles ?

Philippe Warrin : On n'a pas beaucoup de liberté, ni vraiment les mains libres. Je savais exactement ce que je devais faire : photographier Nicolas Sarkozy debout, dans la bibliothèque, à côté du drapeau français. On a l'impression d'être un presse-bouton. Et puis finalement, Nicolas Sarkozy m'a demandé si je voulais rajouter quelque chose. Je lui ai alors proposé de placer le drapeau européen à côté du drapeau tricolore. Il a accepté avec plaisir parce que ça correspondait à ses convictions. Le drapeau européen, c'est ma touche personnelle. Et je suis content de voir qu'il figure encore sur les photos officielles de François Hollande et d'Emmanuel Macron.

Quel souvenir gardez-vous de cette séance ?

C'était très rapide. Vingt et une minutes, maquillage compris. Au final, je n'avais que douze minutes. Mais c'est un honneur de faire une telle photo. Même si, quand je l'ai faite, j'ai reçu une tonne de critiques. Avec ce genre de cliché, on ne juge pas la photo en tant que telle, mais la personne qui est dessus. Et on n'a pas l'habitude d'encaisser autant de critiques. Sur le moment, je me suis même demandé : "Est-ce que j'ai bien fait de le faire ?" Mais avec le temps, c'est une fierté, je suis très content de l'avoir faite. C'est une photo qui reste, qui rentre dans les livres d'histoire, contrairement aux photos éphémères que l'on fait habituellement.

Que pensez-vous du portrait d'Emmanuel Macron ?

La photo est réussie, elle est belle. Et je trouve ça très bien que le président ait gardé Soazig de La Moissonnière, la photographe qui le suivait pendant la campagne présidentielle. C'est une reconnaissance. Maintenant, il faut qu'elle s'attende à gérer toutes les critiques.

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