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Qui sont les parlementaires qui refusent d'assister au Congrès convoqué par Emmanuel Macron ?

Le président de la République s'adressera aux députés et sénateurs réunis à Versailles le 3 juillet, mais tout le Parlement ne sera pas présent.

Article rédigé par franceinfo
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Les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, le 16 novembre 2015, par le président François Hollande. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

La pratique est inédite aussi tôt dans le mandat : Emmanuel Macron a annoncé officiellement, mercredi 28 juin, qu'il s'adresserait aux parlementaires réunis en Congrès à Versailles, le lundi 3 juillet. Soit la veille du discours de politique générale du Premier ministre, Edouard Philippe, à l'Assemblée nationale, et du vote de confiance sur le nouveau gouvernement. Sa démarche fait déjà polémique : certains députés la jugent trop coûteuse, d'autres regrettent qu'elle fasse de l'ombre au Premier ministre et au vote des députés. Franceinfo fait le compte de ceux qui pourraient sécher ce discours.

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Ceux qui n'iront pas

Les "insoumis". Le président du groupe La France insoumise à l'Assemblée, Jean-Luc Mélenchon, l'a annoncé jeudi. "La violence que nous avons subie ne peut pas rester sans réplique, nous la retournons contre ceux qui nous la font subir [...] nous nous rebellons et nous n'irons pas à Versailles", a dit l'ancien candidat à la présidentielle lors d'une conférence de presse à l'Assemblée. "La réunion du Congrès n'a pour but que de nous faire écouter le président, qui, lui, s'en ira après avoir parlé", a-t-il poursuivi. Le leader des députés de la France insoumise a également évoqué pendant la conférence de presse une éventuelle action militante à la place de la République à Paris pendant la tenue du Congrès.

Une partie des "constructifs". Le groupe parlementaire, qui rassemble pour l'essentiel des Républicains proches de la majorité parlementaire et des UDI, est divisé. A l'UDI, Philippe Vigier et le président du parti, Jean-Christophe Lagarde, ont annoncé qu'ils boycotteraient le discours, ce dernier estimant qu'Emmanuel Macron "squeeze" le Premier ministre.

Au moins un socialiste. "S'il s'agit d'écouter un discours du PR, j'ai une télé, merci", a tranché l'ancien député frondeur Régis Juanico auprès de LCP, qui ne se rendra pas au Congrès.

Une écologiste. Sur Twitter, la sénatrice écologiste Esther Benbassa a, elle aussi, annoncé qu'elle ne sera pas à Versailles lundi. Pour elle, c'est le coût de l'événement qui pose problème. On ne sait pas si les autres écologistes du Sénat partageront sa démarche.

Ceux qui hésitent

Les Républicains. Leur position est encore incertaine. Le député Guillaume Larrivé assure que le groupe discutera de sa venue ou non à Versailles. Pour lui, il s'agit d'une "faute politique" d'Emmanuel Macron, qui s'arrogerait les prérogatives du Premier ministre. Au sein du parti, de nombreux élus ont critiqué l'organisation de ce Congrès par le président de la République. "Il ne peut pas être présent au moment où les groupes lui répondent. (...) Tout cela est assez invraisemblable", a estimé Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée. Les sénateurs, eux, s'y rendront, pour dire au président de la République qu'ils "ne se laisseront pas intimider par une majorité massive tentée par l'hégémonie".

L'autre partie des "constructifs". Thierry Solère, un des leaders Les Républicains du groupe, a estimé que ce discours n'était pas "contradictoire" avec le discours de politique générale d'Edouard Philippe.

Les socialistes. Le patron des députés socialiste à l'Assemblée, Olivier Faure, a vu dans l'organisation de discours un "retour du pouvoir personnel", mais n'a pas précisé s'il s'y rendrait ni si une décision collective avait été prise.

Les communistes. Ils vont "discuter de cette question" aujourd'hui, explique le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, pour qui la présence des élus communistes dépend d'une question : "Les groupes pourront-ils parler ? Est-ce qu'il y aura une possibilité d'intervention et de réponse des groupes aux propos du président de la République ? S'il s'agit d'aller juste écouter les propos du président de la République, nous discuterons de notre éventuelle absence." Quoi qu'il arrive, il envisage d'appeler à "un rassemblement citoyen" devant les portes du Congrès à Versailles, pour protester contre la démarche d'Emmanuel Macron, qu'il qualifie de "dérive (...) extrêmement grave".

Ceux qui seront présents

La République en marche et le MoDem. Il n'y a bien sûr pas de doute sur la présence des deux groupes membres de la majorité. Jeudi, le député LREM Gilles Le Gendre a estimé que le discours d'Emmanuel Macron n'est "pas du tout un effacement du Premier ministre".

Le Front national. Selon Le Parisien, le Front national ne boycottera pas le Congrès, malgré ses critiques contre la démarche du président de la République. "Cela montre une volonté d’avoir un pouvoir sans partage, c’est pas très bon signe", estime le secrétaire national du parti, Nicolas Bay. Le vice-président du Front national Florian Philippot a twitté : "Macron réunit le Congrès pour rien. Juste pour sa communication personnelle et singer le président américain. Les Français méritent mieux."

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