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Réforme des retraites : ces messages qu'Emmanuel Macron veut faire passer lors de son interview

Avant la séance (très) attendue des explications lors de son interview à 13h, des conseillers et proches de l'exécutif ont confié quelques pistes sur l'état d'esprit du chef de l'Etat.
Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le président de la République Emmanuel Macron sur le perron de l'Elysée, à Paris, le 16 février 2023. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS / AFP)

Le président va tenter de reprendre la main sur le calendrier. Emmanuel Macron, qui se proclamait "maître des horloges" est donc contraint de temporiser. Le chef de l'État, en retrait depuis janvier sur le dossier des retraites, est attendu pour des explications lors d'une interview en direct à l'Élysée, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation syndicale. 

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Commentaire d'un conseiller ministériel : "Plus il est acculé, moins il bouge". Il ne faut donc attendre donc ni annonce fracassante, ni table renversée. Emmanuel Macron a d'ailleurs prévenu mardi 21 mars, devant les parlementaires du camp présidentiel, lors d'une réunion à l'Élysée. Outre le refus de retirer cette réforme, il a exclu les options les plus radicales pour relancer son quinquennat : pas de référendum, pas de dissolution, ni même de remaniement. En tout cas, pour l'instant. En plus des explications, Emmanuel Macron veut donc parler à la France "silencieuse et peu politisée", dit-on au sein de l'exécutif, et montrer, décrypte crûment un conseiller de l'exécutif "qu'il ne se fout pas complètement de ce qu'il se passe dans le pays". 

"Pas de majorité alternative"

Emmanuel Macron a estimé mardi soir qu'il fallait "apaiser" et "écouter la colère" des Français après l'adoption contestée de la réforme des retraites par le Parlement, tout en affirmant que "la foule" n'avait pas de "légitimité" face aux élus. De quoi donner un aperçu de l'état d'esprit présidentiel : intransigeant ou inflexible. Le président en service après-vente compte aussi expliquer - encore - l'intérêt de la réforme, et mettre par exemple l'accent sur l'augmentation du nombre de retraités, 20 millions à la fin de son mandat. Quant à la justification du 49.3, "utiliser la Constitution était une bonne chose. Il n'existe pas de majorité alternative", a-t-il ainsi indiqué.  

Un président en service après-vente, qui parie aussi qu'avant de prendre des initiatives politiques, il faut d'abord laisser décanter cette poussée de fièvre. Le chef de l'Etat le répétera : il faut attendre la décision du Conseil constitutionnel sur la loi, et, ensuite, laisser aussi le temps à la mobilisation de s'étioler et les esprits de s'apaiser. 

"Penser différemment"

Devant ces élus de la majorité, le chef de l'Etat a également commencé à esquisser les prochains chantiers : la santé, l'école, l'écologie. Des sujets maintes fois érigés en priorité, souvent traités à la marge. Mais, surtout, pour répondre aux tensions sur les retraites, Emmanuel Macron veut parler travail, dit vouloir "penser différemment", évoquer aussi les fins de carrières et reconversions. On retiendra aussi ce dont le président ne parlera pas : l'urticant service national universel pour les jeunes ou la clivante loi immigration... Du "carburant alors que la mèche est déjà allumée", juge un conseiller. Il n'empêche, "l'immobilisme n'est pas une réponse à la colère" a conclu Emmanuel Macron, mardi soir, comme s'il s'agissait désormais d'enjamber la suite de la mobilisation sociale pour continuer à réformer.

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