"Sans honneur", "minable", "pathétique"... Le soutien de Valls à Macron vu par les soutiens de Hamon
L'ancien Premier ministre a annoncé mercredi qu'il votera pour le candidat d'En marche ! dès le premier tour de la présidentielle. Un choix qui indigne de nombreux socialistes, et pas seulement les frondeurs.
Les réactions ont été immédiates et parfois dures. Nombre d'élus socialistes ont critiqué Manuel Valls, mercredi 29 mars, qui a annoncé son intention de voter pour Emmanuel Macron lors du premier tour de l'élection présidentielle, le dimanche 23 avril. Retour sur ces attaques qui émanent des frondeurs. Mais pas seulement.
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Sa promesse pas respectée : "C'est le mépris de la démocratie"
Tous les candidats qui ont participé à la primaire de la gauche ont signé une "charte éthique", qui porte notamment cette mention : "Je m'engage à soutenir publiquement le (la) candidat-e qui sera désigné-e à l'issue des élections primaires citoyennes et à m'engager dans sa campagne." Et donc, logiquement, Benoît Hamon. "L'intérêt supérieur du pays, l'intérêt supérieur de la France, va au-delà des règles d'un parti, d'une primaire et d'une commission", s'est défendu Manuel Valls pour justifier son choix.
Des explications qui peinent à convaincre certains élus socialistes. Aurélie Filippetti, porte-parole de Benoît Hamon, a jugé sur franceinfo que Manuel Valls était "pathétique". "Ce qui me choque aujourd’hui, c’est le mépris de la démocratie, (...) d’un processus dans lequel nous étions tous engagés. Et qui est aujourd’hui piétiné par des gens qui sont tout simplement de mauvais perdants et des mauvais démocrates", a-t-elle notamment déclaré.
C'est pathétique tous ces gens qui viennent donner des leçons et qui ne respectent pas leur propre parole. Je trouve cela lamentable.
Aurélie Filippetti, porte-parole de Benoît Hamonà franceinfo
Pour l'ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, Manuel Valls est un "homme sans honneur". L'ex-Premier ministre "ne respecte rien", a écrit le chef de file des frondeurs, Christian Paul. Régis Juanico, député PS de la Loire, cite Démosthène et parle de "parjure". "Pour un élu, le vote est sacré. S'il ne le respecte pas, qui le respectera ?", s'interroge Olivier Faure, député de Seine-et-Marne. "Minable", a sèchement commenté Karine Berger, députée des Hautes-Alpes.
Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que vaut un homme sans honneur.
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) 29 mars 2017
@manuelvalls ne respecte rien, surtout pas la parole donnée. Une époque se termine. Heureusement une autre commence. Plus vraie, plus juste!
— Christian Paul (@christianpaul58) 29 mars 2017
"Il n'est pas possible de constituer par l'injustice, par le parjure, par le mensonge, une puissance qui dure."
— Régis JUANICO (@Juanico) 29 mars 2017
(Démosthène) #VallsParjure
Pour un élu, le vote est sacré. Si il ne le respecte pas, qui le respectera?
— Olivier Faure (@faureolivier) 29 mars 2017
Un seul adjectif ce matin pour qualifier le comportement de Manuel Valls : minable
— Karine Berger (@Karine_Berger) 29 mars 2017
Sans nommer Manuel Valls, Martine Aubry, finaliste de la primaire socialiste de 2012, a rappelé ce qu'elle avait fait à l'époque.
Ma conception de l'honneur et de l'éthique démocratique a été de mettre toute mon énergie au service de la victoire de la gauche en 2012
— Martine Aubry (@MartineAubry) 29 mars 2017
Son avenir au PS : "Il faut exclure les traîtres"
Gérard Filoche, fervent tenant de l'aile gauche du PS, et membre du bureau national du parti, a réclamé l'exclusion de l'ancien Premier ministre.
il faut une réunion extraordinaire du Bn et du Cn du PS et exclure Valls et les autres traitres immédiatement, défendre le socialisme et PS
— Gerard Filoche (@gerardfiloche) 29 mars 2017
Provocation honteuse de Valls, il rejoint le capital, s'attaque a son parti en plein combat, déserte la gauche, lâche tout combat du travail
— Gerard Filoche (@gerardfiloche) 29 mars 2017
Interrogé sur ce point lors de son annonce, Manuel Valls, a comparé sa position à celle des frondeurs : "Moi ? Je serais exclu par ceux qui n'ont respecté aucune règle pendant cinq ans?", a-t-il répondu.
La désunion du PS : "pire" qu'à l'époque Royal
L'ancien ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, a estimé que le PS faisait pire que lors de la campagne présidentielle de 2007 où les ténors du parti avait peu soutenu Ségolène Royal.
On pensait que ce que le @partisocialiste pouvait faire de pire pour un candidat, il l'avait fait pour Royal. Et puis non. #Hamon2017
— Philippe Martin (@pmartin_32) 29 mars 2017
De son côté, le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis s'est dit "triste" et a appelé "tous les socialistes au calme, au respect de leurs principes et de leur cohérence". Une réaction pour le moins mesurée, en comparaison des autres membres de sa famille politique.
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