Six responsables politiques de tous bords réagissent à l'allocution d'Emmanuel Macron : on vous résume les principales déclarations de "L'Evénement" sur France 2
Après l'allocution d'Emmanuel Macron, plusieurs responsables politiques ont réagi aux propos du président sur le plateau de "L'Evénement", jeudi 5 décembre, sur France 2. De Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes-EELV, en passant par Rachida Dati, ministre démissionnaire de la Culture, ils sont revenus sur les mots du chef de l'Etat, tout en évoquant la suite. Voici ce qu'il faut retenir de la soirée.
"La censure n'est pas une route vers le désordre", affirme Jordan Bardella
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé que la chute du gouvernement ne plongerait pas la France dans "la guerre civile". "La censure n'est pas une route vers le désordre", a-t-il estimé. Selon lui, le parti d'extrême droite va "très vite se remettre autour de la table". Jordan Bardella a également balayé les accusations d'Emmanuel Macron sur un "front antirépublicain" entre le RN et la gauche. "On ne fait pas cause commune" avec le Nouveau Front populaire, a-t-il répondu.
"Le budget 2025 s'apprêtait à être pire que le budget 2024", a aussi estimé Jordan Bardella pour justifier le choix du RN de précipiter la chute du gouvernement Barnier. Le dirigeant du Rassemblement national a déclaré que "Michel Barnier a produit un budget socialiste" et a affirmé vouloir participer à la construction du prochain budget.
"François Hollande a peur des insoumis", accuse Rachida Dati
Rachida Dati a fait porter la responsabilité de la crise politique sur les oppositions, qui n'auraient pas fait de "propositions" constructives. L'ex-ministre de la Culture a notamment visé le Parti socialiste et François Hollande. "On peut dire que le Rassemblement national a mis ses voix avec le Nouveau Front populaire. Mais vous ne croyez pas que le détonateur n'a pas été le Parti socialiste ?" a-t-elle interrogé.
Rachida Dati a aussi commenté le comportement de François Hollande, coupable selon elle de ne pas avoir pris "de la hauteur" après avoir voté la censure. "Il s'est servi de LFI pour être élu et il a peur d'eux", a aussi accusé la ministre démissionnaire à propos de l'ancien président de la République.
"Le RN et LFI n'ont rien dans le ventre", critique Xavier Bertrand
Pour Xavier Bertrand, les "deux extrêmes" ont fait cause commune pour faire chuter le gouvernement de Michel Barnier. "On voit qu'ils n'ont rien dans le ventre", a-t-il aussi lancé à propos du RN et de LFI. Le président de la région Hauts-de-France a estimé que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen cherchaient à "accélérer" le calendrier avec une présidentielle anticipée, les accusant de provoquer "le chaos" pour tenter d'accéder au pouvoir.
Xavier Bertrand a également considéré qu'un gouvernement "d'urgence nationale", comme l'a proposé Emmanuel Macron, était "vital". Une proposition qu'il avait déjà formulée au lendemain des élections législatives anticipées en juillet.
"Monsieur Macron doit désormais partir", juge Clémence Guetté
Pour la députée de La France insoumise, le chef de l'Etat a fait preuve d'une "arrogance terrible" dans son allocution, avec une démonstration de "toute-puissance" depuis l'Elysée. Clémence Guetté a aussi estimé qu'Emmanuel Macron "doit désormais partir" alors que son parti appelle une présidentielle anticipée. La vice-présidente de l'Assemblée nationale a aussi énuméré les désaccords avec le socle commun et les macronistes, comme le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), l'abrogation de la réforme des retraites ou le blocage des prix de l'alimentation.
Pour la suite, Clémence Guetté a évoqué de nouveau le nom de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, pour le poste de Premier ministre. "Ensuite, on gouvernera, sur la base de notre programme, avec le jeu parlementaire. Il y a des choses qui se feront, il y a des choses qui ne se feront pas", a-t-elle estimé. L'élue insoumise a aussi accusé le Parti socialiste de ne pas continuer à soutenir l'option Lucie Castets pour Matignon.
"Il faudra faire des compromis", estime Boris Vallaud
Si le patron des députés socialistes a critiqué l'attitude du chef de l'Etat – "J'ai compris qu'il n'était pas responsable de grand-chose" – il a aussi fait entendre une partition différente de celle de La France insoumise pour l'après-Barnier. Alors que les insoumis ne souhaitent pas négocier avec le bloc central, lui a estimé qu'"il faudra faire des compromis" avec les autres forces politiques. Boris Vallaud sera reçu vendredi à l'Elysée par Emmanuel Macron.
Boris Vallaud a aussi insisté sur la possibilité d'un Premier ministre de gauche qui ne négocierait pas avec le Rassemblement national. "Moi je dis au bloc central : 'Il va vous falloir décider. Est-ce que vous préférez être tenus en laisse par les maîtres-chanteurs du RN ou avoir une discussion exigeante ?'" avec les autres composantes du front républicain, a-t-il interrogé.
"Michel Barnier a capitulé", considère Marine Tondelier
Evoquant la concession de l'ex-Premier ministre au Rassemblement national sur le déremboursement des médicaments, Marine Tondelier a estimé que "Michel Barnier a capitulé au nom des institutions françaises". "Dans le camp d'en face, ils ont négocié avec le Rassemblement national", a continué la secrétaire nationale des Ecologistes-EELV.
Comme les autres responsables politiques invités de "L'Evénement", Marine Tondelier a évoqué la suite. Elle a reconnu qu'elle avait eu des échanges téléphoniques avec deux présidents de groupes du bloc central jeudi, sans toutefois les nommer.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.