Eva Joly répond aux critiques : "Je ne descends pas de mon drakkar"

Après la polémique sur la déclaration, la polémique sur les réactions à la déclaration. Certaines certaines attaques politiques contre Eva Joly à la suite de sa sortie sur le défilé militaire du 14 juillet font elles-même débat. La candidate Europe Ecologie Les Verts y a répondu : “Je ne descend pas de mon drakkar”, lâche l'ex-juge d'instruction en référence à sa double nationalité franco-norvégienne. “Ca fait cinquante ans que je vis en France et donc je suis Française”.

C'est plus particulièrement le Premier ministre, François Fillon, qui est visé par cette flèche. En déplacement actuellement en Côte d'Ivoire, il avait réagi à la proposition d'Eva Joly en taclant : “Je pense que cette dame n'a pas une culture très ancienne de la tradition française, de l'Histoire française et des valeurs françaises” (lire notre article). Ce à quoi l'intéressée rétorque que vu son âge (67 ans) elle a “vécu en France sûrement plus longtemps que lui”.

Et le débat sur le débat se poursuit avec le candidat à la candidature socialiste, François Hollande, qui juge que c'est “François Fillon qui a manqué de culture sur ce qu'est l'esprit de la République”. “Je ne partage pas le point de vue d'Eva Joly sur le défilé du 14 juillet”, croit-il toutefois bon de préciser, “mais elle a parfaitement le droit de défendre cette position sans qu'il soit besoin de mettre en cause sa culture des valeurs de la France”.

Plus à gauche, Jean-Luc Mélenchon décrète la mobilisation générale pour Eva Joly. Il estime qu'après les propos de François Fillon, il se sent un “devoir de solidarité” envers la candidate écologiste. Mais il tient tout de même lui aussi à préciser qu'il est pour le défilé.

A droite, Jean-François Copé, le patron de l'UMP, rajoute encore un étage au mécano polémique : le débat sur le débat sur le débat, en quelque sorte. Il fait part de “son étonnement et de son indignation” face aux réactions de François Hollande et d'Harlem Désir, qui ont attaqué la déclaration du Premier ministre : “comment le Parti socialiste et ses différents candidats entendent-ils faire un programme commun pour la France avec des Verts qui veulent remettre en cause le défilé militaire qui est le moment où la nation honore nos soldats ?”, lance-il.

Grégoire Lecalot, avec agences