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Eva Joly veut lutter contre les algues vertes sans accuser les agriculteurs

En déplacement sur le thème des algues vertes à Morieux, en Bretagne, là ou la plupart des 36 sangliers morts ont été retrouvés, la candidate écologiste EELV Eva Joly s'est lancée dans une offensive de charme en direction des agriculteurs. Elle les a dédouanés de toute faute et souhaite construire son programme "avec les paysans". Hier, les agriculteurs des Côtes d'Armor avaient fait part de leur agacement face à leur mise en cause.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/11/2011 23:00 Mis à jour le 02/05/2014 12:26

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Attention, terrain miné. Eva Joly savait que chacun de ses mots sur la plage de Morieux, dans les Côtes d'Armor, serait analysé et disséqué, pas forcément avec la plus grande bienveillance. Hier, en prévision de la visite de la candidate écologiste EELV, des responsables départementaux réunis autour de la chambre d'agriculture ont fait paraître un communiqué réfutant leur responsabilité dans l'invasion des algues vertes et soulignant leurs efforts (lire notre article).

Elle a donc tenté de faire baisser la tension en rendant un hommage appuyé à la profession, sur la sellette à cause de l'utilisation d'engrais azotés et de nitrates, qui favorise la progression des algues vertes : les paysans ne sont pas les responsables. “Je veux dire ici haut et fort que pour nous, les paysans ne sont pas les responsables. Les paysans ont fait ce qu'on leur demandait de faire”, martèle Eva Joly sur la plage. Et elle assure vouloir construire le projet écologiste avec les agriculteurs.

Mais la concorde ne règne pas encore entre écologistes et agriculteurs, et Eva Joly a bombardé le président de la République en l'accusant d'être dans le déni : “le summum de ce déni a été atteint lorsque Nicolas Sarkozy a déclaré que seuls les écologistes faisaient le lien avec les algues vertes et l'agriculture”.

Autre sujet qui fera sans doute grincer quelques dents dans les exploitations, elle recommande l'abrogation de la loi de modernisation agricole, qui donne aux éleveurs des facilités pour s'agrandir. Elle prône à la place “un nouveau contrat social entre le paysan et la société”, le modèle agricole actuel ne faisant “plus vivre le paysan”. Elle s'élève contre les crédits qui étranglent les agriculteurs et s'émeut du “nombre de suicides inacceptable dans cette profession” qui “souffre”.
_ Il faudra sans doute plus que quelques mots sur une plage pour que les agriculteurs se laissent convaincre, tant le litige semble profond avec les défenseurs de l'environnement.

Grégoire Lecalot, avec agences