France terre d'asile dénonce un "stratagème grossier" de Nicolas Sarkozy sur la rétention
Au lendemain du debat télévisé au cours duquel Nicolas Sarkozy a dit que François Hollande proposait, dans une lettre à France terre d'asile, de supprimer les centres de rétention, l'association réfute cette affirmation et dénonce un "stratagème".
France terre d'asile (FTA) est très mécontente à l'endroit de Nicolas Sarkozy. François Hollande "n'a jamais proposé la disparition des centres de rétention", a réagi, jeudi 3 mai, FTA.
L'association dénonce un "stratagème grossier" utilisé par Nicolas Sarkozy qui a brandi, lors du débat présidentiel télévisé de la veille, une lettre du candidat socialiste à l'association.
Le président sortant et candidat de l'UMP, s'appuyant sur ce courrier public, a affirmé que M. Hollande voulait supprimer les centres de rétention administrative (CRA) des étrangers en voie d'expulsion, ce que l'intéressé a réfuté.
"Cela relève du mensonge et de la manipulation. Jamais François Hollande n'a proposé la disparition des centres de rétention", a déclaré Pierre Henry, le directeur général de FTA contacté par l'AFP.
Hollande "s'est contenté de rappeler un principe de droit fondamental"
Dans cette lettre à France terre d'asile, M. Hollande s'engage "à mettre fin dès mai 2012 à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants" et à ce "que la rétention redevienne l'exception et non un instrument banal de procédure".
"Je souhaite que soient privilégiées les alternatives à l'enfermement et, lorsque le placement en rétention est nécessaire, qu'on veille aux conditions de vie dans les centres", ajoute-t-il.
M. Hollande "s'est contenté de rappeler un principe de droit fondamental dans nos démocraties, à savoir que la détention ou la rétention doit demeurer l'exception et que la liberté est la règle", fait valoir M. Henry.
"Il s'est contenté de se conformer aux directives européennes qui recommandent que la rétention n'intervienne qu'en dernière analyse et que les Etats développent des alternatives" dont "l'assignation à résidence" des étrangers expulsables, selon lui.
Sur la rétention des enfants, "François Hollande a pris acte, d'une certaine manière, de la condamnation récente de la France par la Cour européenne des droits de l'homme", argumente M. Henry.
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