François Fillon écarte la possibilité d'un accord avec François Bayrou (mais ne dirait pas non à son soutien)
Le candidat des Républicains refuse de modifier son programme pour le président du MoDem ou de lui offrir des circonscriptions.
"Je ne négocierai pas des morceaux de programme contre des circonscriptions". Lors de ses vœux à la presse et aux parlementaires, mardi 10 janvier, François Fillon a rejeté l'idée d'un éventuel accord électoral avec François Bayrou et le MoDem. C'est aussi ce qu'affirmait Europe 1 mardi matin, expliquant que le candidat des Républicains avait donné comme consigne de n'ouvrir aucune négociation avec le camp du maire de Pau.
Les deux camps rejettent "le marchandage"
Mais il ne s'agit pas d'une rupture définitive entre les deux hommes, tempèrent deux de ses porte-parole, joints par franceinfo. "On ne ferme pas la porte à François Bayrou", nuance Benoist Apparu. "On ferme la porte à un accord en bonne et due forme", à l'image de celui de 2012, dans lequel le PS troquait le ralliement d'Europe Ecologie-Les Verts contre des circonscriptions réservées et, notamment, la promesse de fermer Fessenheim.
"Ni l'un ni l'autre ne le souhaitent", affirme d'ailleurs le porte-parole de François Fillon. Du côté du MoDem, le secrétaire général, Marc Fesneau, confirme à franceinfo qu'aucune négociation n'avait été engagée, et rejette aussi "le marchandage". "La seule question est de savoir si le projet est acceptable. En l'état, il ne l'est pas" explique-t-il, déplorant que François Fillon ne dévie pas de son programme de la primaire.
"Il ne faut jamais fermer toutes les portes"
Mais les porte-parole de François Fillon ne veulent pas exclure définitivement une autre forme de rapprochement de François Bayrou avec leur candidat. "Je pense qu’il ne faut jamais fermer toutes les portes", assure à franceinfo Philippe Vigier. Le porte-voix de l'ex-Premier ministre "reste persuadé qu’il y a plus de points de compatibilité que de divergences" entre ces deux hommes "qui s'estiment", malgré leurs désaccords publics de ces dernières semaines. "Discuter, ça ne veut pas dire être dans des discussions de marchands de tapis", assure le député UDI.
Mais ce ralliement hypothétique devrait se faire sans concession. Difficile de voir ce que le président du MoDem, qui doit annoncer en mi-février s'il sera lui-même candidat, aurait à y gagner. Dans le camp Fillon, Benoist Apparu estime qu'il vaut mieux éviter d'avoir face à soi un centriste capable, comme il l'a montré par le passé, "de faire 8-10 points au premier tour".
Mais, comme le suggère Europe 1, François Fillon n'a pas forcément intérêt à être associé à un homme qui fait figure de repoussoir pour une partie de son électorat. "Bayrou a effectivement une mauvaise image auprès des électeurs de droite, qui lui reprochent d'avoir choisi la gauche en 2012", reconnaît Benoist Apparu, qui en sait quelque chose : durant la primaire, il était le porte-parole d'Alain Juppé, soutenu par... François Bayrou.
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