Remaniement : François Bayrou dénonce "la rupture constante, continuelle et progressive entre la base et les pouvoirs"

Le président du MoDem était l'invité du "8h30 de franceinfo", au lendemain de son refus d'entrer au gouvernement.
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François Bayrou, président du MoDem, invité sur franceinfo, le 8 février 2024. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Il a dit non à Gabriel Attal. François Bayrou, pressenti ces derniers jours pour entrer de nouveau dans le gouvernement après son départ en 2017, a affirmé mercredi 7 février avoir décliné le poste de ministre des Armées, mais aussi celui de ministre de l'Éducation, faute "d'accord profond sur la politique à suivre".  

Invité de franceinfo, au lendemain de ce refus, le Haut-Commissaire au plan a dénoncé "la rupture constante, continuelle et progressive entre la base et les pouvoirs". Un sujet qui "préoccupe terriblement" François Bayrou. Sur 14 ministres, 11 sont "Parisiens ou Franciliens et sur 15 membres du gouvernement, pas un seul du sud de la Loire, cela crée un déséquilibre".

Or, a poursuivi le maire de Pau, "le résultat de cette crise et de cette incompréhension croissante entre les milieux de pouvoir et la base des Français, c'est la progression des extrêmes et singulièrement du Rassemblement national". François Bayrou qui se présente comme "l'allié historique d'Emmanuel Macron" pense que le chef de l'Etat et son Premier ministre Gabriel Attal "partagent une partie" de ce constat mais "les actes devraient suivre les paroles", selon lui. François Bayrou était prêt à "prendre ce secteur" – le lien entre "la base des Français", "les territoires" et "les pouvoirs"  –  qui est "l'un des plus en crise du pays".

Pressenti à l'Education nationale, poste qu'il a déjà occupé dans les années 90, le Haut-Commissaire au plan précise qu'il est en désaccord "profond sur la politique à suivre" pour l'Education nationale, mais de de manière générale, sur l'ensemble de la politique menée par le gouvernement, il "espère que non". Cependant, il y a "ce qui a été analysé comme un déséquilibre politique avec le sentiment qu'il y a certaines sensibilités de la majorité qui occupent l'espace", à savoir la droite, regrette-t-il. "Il y a une dérive, c'est le moment de remettre les choses à l'endroit, de rappeler pourquoi nous sommes là". Affirmant que le MoDem reste "membre à part entière de la majorité", il a rappelé : "En 2017, on a promis qu'on allait gouverner autrement et hier soir un de nos députés lors de notre réunion de groupe a dit qu'il avait l'impression, de plus en plus qu'on gouverne comme avant. Les choix se font dans des milieux".

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