Les magistrats sont au-dessus des "reproches" comme des "soutiens", rappelle la Cour de cassation
La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire décide de réagir à l'atmosphère "survoltée" autour du travail de la justice depuis que l'affaire Fillon a éclaté dans les médias.
C'est une réponse destinée non seulement à François Fillon et Marine Le Pen, mais également à François Hollande. Dans un communiqué, le premier président de la Cour de cassation dénonce, mercredi 1er mars, "une atmosphère survoltée (...) autour du travail de la Justice" et rappelle que les "magistrats suivent leur rythme en toute indépendance".
[Communiqué] du premier président et du procureur général de la @Courdecassation, présidents du CSM https://t.co/0CBkxnQPKx pic.twitter.com/DIUvf3TFvX
— Cour de cassation (@Courdecassation) 1 mars 2017
"Les uns prétendent qu’elle est instrumentalisée par l’exécutif. Celui-ci réplique qu’il soutient la liberté d’action des magistrats. En réalité, la justice n’encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu’elle n’a besoin de soutiens d’où qu’ils viennent" tranche la Cour de cassation, quelques heures après l'annonce de François Fillon de maintenir sa candidature. L'institution rappelle que la justice est "sous le seul contrôle des juridictions supérieures" et pas question pour la Cour de cassation de "s’engager publiquement dans le débat électoral".
François Fillon a annoncé qu'il se maintenait dans la course à l'Elysée malgré sa convocation devant des juges d'instruction le 15 mars "afin d'être mis en examen" dans l'enquête sur l'affaire d'emplois présumés fictifs de son épouse Pénélope et de deux de ses enfants. Selon lui, cette convocation "s'inscrit dans la ligne d'une enquête menée depuis le début exclusivement à charge". "Je n'ai pas été traité comme un justiciable comme les autres", "la présomption d'innocence a complètement et entièrement disparu", a notamment accusé l'ancien Premier ministre.
François Hollande défend les juges
A l'Elysée comme à la Chancellerie, la riposte a été prompte. "Une candidature à l'élection présidentielle n'autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges", a déclaré François Hollande. Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a lui assuré que "les juges d'instruction conduisent leurs enquêtes en toute indépendance", ajoutant: "le travail en cours des magistrats n'a pas à être commenté".
Avant ce nouvel épisode des affaires qui touchent François Fillon, la candidate du Front national Marine Le Pen, elle aussi visée par une enquête judiciaire, avait appelé les fonctionnaires, dimanche 26 février, "à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser un pouvoir d'Etat pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des coups tordus ou des cabales d'Etat, (à) se garder de participer à de telles dérives".
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