: Vidéo François Fillon et Bruno Retailleau auraient-ils bénéficié de fonds publics détournés au Sénat ?
La justice enquête sur un vaste système de détournement de fonds publics dans les rangs des sénateurs UMP, de 2002 à 2014, les "chocolats du Sénat", ainsi que les appelaient leurs bénéficiaires… Selon le récit de deux témoins clés, François Fillon en aurait fait partie ainsi que l'actuel président du groupe LR au Sénat. Extrait du magazine "Envoyé spécial".
Le 12 octobre 2017, "Envoyé spécial" diffusait les révélations de deux témoins clés, mis en examen dans une affaire sur laquelle enquête le parquet national financier : un vaste système de détournement de fonds dans les rangs des sénateurs de l'ex-UMP, de 2002 à 2014. En douze ans, 117 sénateurs de droite auraient détourné près de 8 millions d'euros d'argent public par le biais de l'Union républicaine du Sénat, l'URS. Des sommes que les bénéficiaires appelaient entre eux les "chocolats du Sénat".
François Fillon se serait montré intéressé...
François Fillon, qui a été sénateur avant de devenir Premier ministre, et dont le nom apparaît dans le schéma d'un montage financier, se serait montré intéressé. L'un de nos deux témoins, François Thual, était le "distributeur d'argent" des sénateurs indélicats. En a-t-il remis de à M. Fillon ? "Pas moi, répond-il, Raincourt." Selon Michel Talgorn, témoin numéro deux, qui était chargé de rédiger les chèques, Henri de Raincourt, président de l'URS et ancien ministre, était jugé plus digne de cette tâche que Thual, simple trésorier…
Si l'on en croit les documents, François Fillon aurait reçu des chèques trimestriels de 3 205 euros, ainsi que d'autres chèques, comme en attestent trois talons. En tout, près de 21 000 euros en dix-huit mois.
... son directeur de campagne aussi
Talgorn raconte aussi que le directeur de la campagne présidentielle de François Fillon, Bruno Retailleau, devenu président du groupe Les Républicains au Sénat, est ensuite venu se renseigner au sujet ces versements. Pour Talgorn, "il est évident qu'il avait intérêt à mettre la main" sur ces documents qui pouvaient nuire à son candidat. D'ailleurs, Bruno Retailleau lui-même aurait eu droit à ces "chocolats du Sénat", au titre de "remboursement de frais"… Une mention toute nouvelle, apparue en 2012, au moment où B. Retailleau arrivait dans les rangs des sénateurs UMP.
A ce jour, François Fillon et Bruno Retailleau n'ont pas été entendus par la justice.
Extrait de "Sénat : gros chèques et petites combines", diffusé dans "Envoyé spécial" le 12 octobre 2017.
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