Affaire Penelope Fillon : avec sa communication, François Fillon se "sabote lui-même en permanence"
François Fillon, sur qui pèse des soupçons d'emplois fictifs, donne l'impression de mentir en permanence, a estimé mercredi, sur franceinfo, Philippe Moreau-Chevrolet, communicant et président de MCBG Conseil.
Affaibli par les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur lui, François Fillon dénonce une opération de calomnie et se pose en victime. "La raison pour laquelle il le fait c'est que ça permet de souder sa famille politique autour de soi", a analysé mercredi 1er février, sur franceinfo, Philippe Moreau-Chevrolet, communicant et président de MCBG Conseil. "À ce stade, il a surtout besoin que les gens restent groupés autour de lui, surtout les ténors, qu'il ne commence pas à y avoir des défections." Interview.
franceinfo : François Fillon devrait-il parler du fond de cette affaire ?
Philippe Moreau-Chevrolet : Non, parce qu'à chaque fois qu'il le fait, il ajoute un clou à son cercueil. "Puisqu'on m'attaque, puisque les dossiers vont sortir, autant précéder les choses, autant le faire moi-même, garder le contrôle." Le problème c'est qu'il le fait mal, parce que c'est visiblement improvisé, que les informations ne sont pas exactes. Il donne toujours une version de la vérité et la vérité le rattrape après. C'est terrible. Cela donne l'impression qu'il ment en permanence. Il n'y a pas de maîtrise de sa communication.
Ses déclarations ont-elles convaincu les Français ?
Le problème c'est qu'il ne parle pas aux Français. Les Français ne sont pas sur cette légalité de façade, ils sont sur la morale. Les Français sont restés sur le Fillon d'avant qui parlait de morale. Il était le prêtre dans l'élection de la primaire, il rappelait aux vertus républicaines. Les Français en sont restés là, ils n'ont pas suivi Fillon dans cet inflexion de son discours.
Est-ce une bonne chose de mettre une démission dans la balance ?
C'est une erreur parce que c'est trop fort. Il n’est pas obligé. Il y avait une manière beaucoup plus apaisée de gérer cette crise. Encore une fois, il donne l'impression d'être vraiment acculé, d'être en train de se débattre. En fait, il se noie tout seul. C'est lui qui à chaque fois a apporté des informations à la presse, qui essaie de nier les réalités qui sortent deux jours après, et il sort l'arme nucléaire, je ne serai plus candidat, à un moment où personne ne lui a demandé, et ça met une pagaille terrible dans la droite. Il a ouvert un espace qui est : je pourrais ne pas être le candidat de la droite, alors qu'on sort de mois de primaire où ça a été douloureux et qu'il n'a pas tout à fait admis par la droite comme candidat. Il se sabote lui-même en permanence.
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