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Présidentielle : cinq approximations de François Fillon dans "L'Emission politique"

Toujours empêtré dans les affaires, le candidat de la droite était l'invité jeudi de "L'Emission politique".

Article rédigé par Sophie Brunn, Clément Parrot
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
François Fillon sur le plateau de "L'Emission politique" à Paris, le 23 mars 2016. (THOMAS SAMSON / AFP)

Exercice difficile pour François Fillon. Invité de "L'Emission politique", le candidat de la droite a tenté de relancer sa campagne. Mais l'ancien Premier ministre a fait preuve de plusieurs imprécisions, et s'est parfois trompé au cours de l'émission. Voici  cinq imprécisions du candidat de la droite .

>> REPLAY. Revivez "L'Emission politique" avec François Fillon

"On cherchait un cabinet noir, on l'a trouvé"

Dans une tentative de contre-feu pour détourner l'attention de ses ennuis judiciaires, François Fillon accuse le président de la République d'être à la tête d'un "cabinet noir", qui orchestrerait des fuites contre lui. Pour cela, le candidat de la droite s'appuie sur le livre à paraître Bienvenue Place Beauvau, Police : les secrets inavouables d'un quinquennat, de Didier Hassoux et Christophe Labbé : "C'est un livre qui (...) explique que François Hollande fait remonter toutes les écoutes judiciaires qui l'intéressent à son bureau, ce qui est d'une illégalité totale".

Pourquoi c'est bancal. Dès jeudi soir, sans même attendre la fin de "L'Emission politique", l'un des auteurs du livre, Didier Hassoux, a démenti les propos du Premier ministre sur franceinfo : "On n'a jamais écrit ça. La seule personne qui croit qu'il y a un cabinet noir à l'Elysée, c'est François Fillon. (...) Ce cabinet noir n'existe pas".

"On a supprimé Jeanne d'Arc par exemple"

Pourquoi c'est faux. Pour critiquer la réécriture des programmes d'histoire à l'école, François Fillon affirme que le gouvernement socialiste a supprimé l'enseignement de Jeanne d'Arc.

Pourquoi c'est faux. Comme le montre ce PDF de 2016, le ministère de l'Education nationale préconise toujours l'enseignement du parcours de la pucelle d'Orléans en classe de 5ème. Dans le cadre de la "guerre de Cent ans", les programmes demandent de faire le récit "d'acteurs importants (Charles VII, Jeanne d’Arc)". Sur Twitter, un professeur d'histoire-géographie l'a d'ailleurs rappelé à François Fillon.

"On a à peu près un million et demi de fonctionnaires supplémentaires en 25 ou 30 ans"

François Fillon évalue à 5,4 ou 5,5 millions le nombre de fonctionnaires aujourd’hui, soit "un million et demi" de plus qu'il y a "25 ou 30 ans".

Pourquoi c'est très exagéré. En 1987, les effectifs de la fonction publique s’élevaient à 5,002 millions, comme le montre ce document disponible sur le portail de la fonction publique (page 17). Leur nombre a donc progressé d’environ 500 000 postes, et non pas d'un million et demi comme le François Fillon.

"Avec 100% d’endettement, on est entré dans la zone rouge, qui est celle de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie"

La réduction de la dette publique et la rigueur budgétaire constituent la pierre angulaire du programme économique de François Fillon. Qui estime donc que la dette de la France est dans la même "zone rouge" que l'Espagne, le Portugal ou l'Italie.

Pourquoi c'est exagéré. La dette française représente 97,6% du PIB, d’après le chiffre de l'Insee pour le troisième trimestre 2016. La France fait un tout petit peu mieux que l’Espagne, qui affiche un taux de 99,26% fin 2016, mais est encore très loin de l’Italie ou du Portugal, où la dette dépassait en 2016 les 130%, selon les données d'Eurostat.

"Nous n’avons jamais proposé en 2007 une politique de limitation de l’immigration par quotas"

Dans son programme pour la présidentielle, François Fillon souhaite limiter fortement l’immigration. Pour cela, il propose de mettre en place des quotas qui seraient votés chaque année par le parlement, en fonction des moyens et des besoins de l’économie française. Le candidat assure que cette approche est totalement nouvelle. Steeve Briois, vice-président du FN, lui reproche au contraire de ne pas avoir tenu les promesses que Nicolas Sarkozy avait déjà faites en 2007 quand il était à Matignon.

Pourquoi c'est faux. François Fillon assure que la logique des quotas n'avait jamais été évoquée par Nicolas Sarkozy. Pourtant, cette logique d'"immigration choisie" est bel et bien prônée par Nicolas Sarkozy quand il accède à l’Elysée, comme l’explique cet article de L’Obs de 2007. Cette année-là, le président élu avait évoqué l'idée d'un "quota avec un chiffre plafond d'étrangers" accueillis en France.

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