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François Hollande investi : le PS applaudit, la droite dénonce un discours irréaliste

Six mois avant la présidentielle, unité et rassemblement sont les maîtres mots au PS. Réunis halle Frayssinet, dans le 13ème arrondissement de Paris, 4000 militants et sympathisants socialistes ont assisté au sacre du député corrézien. Une vidéo de famille ponctuée des interventions à la tribune des cinq autres candidats de la primaire et qui s'est achevée par un discours d'une heure du candidat désigné pour 2012. Les réactions, de gauche à droite.
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"La vérité, la volonté, la justice et l’espérance". Ce sont les quatre principes qui animent François Hollande. Il l’a dit hier lors de son discours d’investiture comme candidat socialiste à la présidentielle. " Les Français ont droit au rêve ", a-t-il lancé devant 4.000 militants et sympathisants réunis à la Halle Freyssinet, dans le 13ème arrondissement de Paris. "Les gens veulent que leur Histoire leur ressemble ou au moins qu’elle ressemble à leurs rêves", a insisté le député corrézien, reprenant à son compte une citation du général De Gaulle.

"Un discours présidentiel de rassemblement"

"De l'émotion et du bonheur. Un grand candidat pour être demain un grand président", réagit sur twitter l’un de ses fidèles, le député Bruno Le Roux. "François Hollande sait parler de la France ! Un très bon discours à la convention d'investiture", salue le président du groupe PS à l'Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault. "Un discours présidentiel de rassemblement", s’enthousiasme le président du groupe PS au Sénat, François Rebsamen. Durant son allocution, François Hollande a exposé les grandes lignes de son projet pour la France. "Pacte démocratique, de vérité, de productivité, une vue pour l'Europe et le Monde ... Ce sont des paroles de Président que notre candidat a prononcées aujourd'hui", résume le maire PS de Lyon Gérard Collomb.

EE-LV intraitable sur la question du nucléaire

Des paroles qui ne devraient cependant pas encore avoir trouvé l’écho escompté chez les Verts. Là où Europe Ecologie-Les Verts demande une position claire sur la sortie du nucléaire, François Hollande prône lui une diminution de 75% à 50% de l'atome dans la part d’électricité produite d’ici 2025. Le candidat socialiste a indiqué hier que "la démocratie participative trouvera sa place dans le grand débat que nous ouvrirons sur l’avenir énergétique". Mais dans une interview à paraître dans le JDD ce dimanche, la patronne d’EE-LV le répète : "Nous pourrons avoir un débat public sur la question énergétique, mais sans ouverture de l’horizon d’une sortie du nucléaire, il n’y aura pas d’accord avec le PS".

Un candidat "irresponsable"

A droite, la lecture du discours de François Hollande est elle aussi sans concession. "François Hollande rêve, le PS ne connaît pas la crise", ironise Jean-Pierre Raffarin sut twitter, tandis que la secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, décerne sur son blog un "triple H" aux approches développées par le candidat socialiste. Pour la secrétaire d'Etat aux Solidarités et à la Cohésion Sociale, Marie-Anne Montchamp, "vouloir être aux responsabilités en 2012 suppose d'être responsable en 2011". Selon elle, François Hollande a commis plusieurs fautes. "La première est de prôner l'affaiblissement de l'exécutif, ce qui ferait courir un risque majeur à notre pays dans la période d'instabilité et de crise que nous connaissons. La deuxième, c'est de n'avoir pour seule modalité de sortie de crise que l'augmentation de la fiscalité comme remède miracle. Sa troisième faute est d'avoir commis un dérapage irresponsable en attaquant la chancelière allemande Angela Merkel (...) pendant que le président de la République se bat sur tous les fronts pour construire des solutions avec la chancelière allemande", réagit-elle dans un communiqué.

Pour l'UMP, faut pas rêver

Après que le chef de file de l’UMP, Jean-François Copé, a qualifié mardi dernier le projet PS d’ "imposture financière", Benoist Apparu revient à la charge dans une interview publiée sur le site internet du JDD. François Hollande, un "homme inexpérimenté" mais pas "neuf", tacle le secrétaire d'Etat au Logement, avant de s’en prendre à l’une des propositions phares du candidat socialiste : la création de 60.000 postes dans l’éducation nationale en cinq ans. "L’éducation est ma priorité, j’en tirerai toute les conséquences, j’en assumerai tous les efforts budgétaires", a ré-affirmé François Hollande lors de son discours d’investiture. "Tous ceux qui parleront éducation nationale seront dans le vrai. Mais une fois le constat fait, il faudra regarder les propositions apportées par les uns et les autres. Si on s'imagine que la réponse consiste en des emplois publics, comme c'est le cas de François Hollande, alors on va droit dans le mur", rétorque Benoist Apparu. Et de poursuivre : "Ce qu'attendent de nous les Français, ce n'est pas de les faire rêver, c'est d'être sérieux et crédible. Les Français trancheront entre le rêve et la réalité". François Hollande, lui, entend bien réussir la transformation : "Je vous donne rendez-vous en mai prochain pour la victoire", a-t-il lancé en conclusion de son discours d’investiture.

Cécile Mimaut

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